Des baobabs au Burkina Faso

29nov16h0016h15Des baobabs au Burkina Faso16h00 - 16h15(GMT+01:00) AnimateurCastelnau ClaudineÉmissionActualité religieuse dans les médias

Résumé de l'émission

Le quotidien burkinabé Sidwaya https://www.sidwaya.info/blog/agriculture-planter-des-baobabs-le-pari-fou-du-vieux-salifou-ouedraogo-qui-totalise-plus-de-35-000-pieds-a-son-actif/ est parti sur les traces d’un curieux homme, Salifou Ouédraogo, qui fait rêver. Salifou est un agriculteur qui vit à Siguinonguin, à l’ouest du Burkina Faso, près de la frontière avec le Mali. Et depuis 1968, il plante des baobabs sur ses terres. A 79 ans aujourd’hui, Salifou Ouédrogo exploite avec succès près de 100 hectares de baobabs, de vastes plantations de l’arbre nourricier. Il a le titre de El Hadj, le musulman qui a accompli le hadj ou pèlerinage à La Mecque mais  celui qui rêvait de devenir un cheik, un enseignant religieux musulman a réussi le pari de planter plus  35 000 pieds d’Adansonia digitata ou baobab, cet arbre africain majestueux, au cœur de multiples usages médicinaux (on l’appelle l’Arbre pharmacien et l’Arbre de vie) mais encore de mythes et légendes.  Et qui sait si Salifou Ouédrago n’est pas déjà aussi un personnage de légende ? En 1968, raconte-t-il, il plante trois baobabs pour « la sauce de la famille »  (on consomme racines et fruits de l’arbre et les feuilles fraiches ou séchées, sont  aussi utilisées pour réaliser des sauces au Burkina Faso, précise le journal local. En fait, Salifou voulait exploiter un verger de manguiers mais l’expérience a été ratée. Alors il s’est décidé à planter des baobabs. Une pépinière de baobabs dont il vend graines et plants au Burkina Faso, au Mali, en Côte d’Ivoire et au Sénégal.   Pourtant ses débuts ont été difficiles.  Non seulement, les villageois se moquaient de lui [on n’avait jamais vu pareille plantation !] Et il raconte : « Certains sont venus me dire d’arrêter de planter les baobabs car, selon la tradition, celui qui plante un baobab meurt. Je leur ai dit que mon père n’avait pas planté de baobab, mais qu’il est mort. Si le baobab reste vivant et que je meurs, ce n’est pas un problème. » Et il a persisté, on l’a pris pour un fou  et il faut beaucoup de courage pour affronter la « tradition » et l’opinion publique d’un village africain. Mais il l’a fait : « Depuis 1968, cela fait cinquante-quatre ans que je plante des baobabs par milliers chaque année sur plusieurs sites [et il dit réaliser trois récoltes par an] et je vis toujours. Certains de ceux qui n’ont pas planté de baobab et qui me mettaient en garde m’ont déjà devancé dans l’au-delà. » À défaut d’être devenu le cheik dont il rêvait, le vieux Salifou est tout de même convaincu de faire œuvre utile, écrit le quotidien Sidwaya : « Déjà, ses baobabs fournissent aliments et médicaments à sa communauté. Et d’un point de vue religieux, planter un baobab est important, notamment chez les musulmans [la tradition musulmane insiste sur l’importance de planter des arbres comme “bonne action”]. Alors, El Hadj Salifou Ouédraogo propose des graines de baobab à ceux qui sont influencés par ses idées. »

A eux de suivre son exemple et le Burkina Faso reverdira !

en France aussi,  nous avons notre Salifou Ouédraogo : c’est le berger Elzéard Bouffier, le berger de Haute Provence, dont l’écrivain Jean Giono a fait le héros rêvé de l’une de ses nouvelles : « L’Homme qui plantait des arbres ». Ecrite en 1953, pour « faire aimer à planter des arbres », selon l’auteur, la nouvelle raconte comment un berger a fait revivre sa région menacée de désertification en plantant des graines tout en gardant ses troupeaux et les conséquences sociales, économiques et tout simplement humaines de cette forêt sur la vie des villages alentour.

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Enfin ! Jaïr Bolsonaro est sorti de son silence presque deux jours après les résultats des élections présidentielles du Brésil qu’il a perdues, en remerciant ceux qui ont voté pour lui. Mais sans reconnaître sa défaite tout en ne la contestant pas. De fait, c’est la Cour suprême du Brésil qui a publié une courte déclaration ouvrant la voie à la transition du pouvoir et à l’installation dans quelques semaines de Lula, comme président. On avait craint que Bolsonaro, à l’image de Trump, refuse de reconnaître sa défaite après des déclarations  comme « seul Dieu » pourrait lui faire abandonner sa charge ou accusant, de manière répétitive et infondée, comme Trump encore, que le système électoral n’était pas fiable. Deux minutes pour dire, devant les micros et caméras, que « nos rêves sont toujours vivants » et il a rappelé les valeurs sur lesquelles lui et son parti d’extrême-droite s’appuient : « Dieu, la patrie, la famille et la liberté. » Enfin, les médias relèvent qu’il n’a jamais, contrairement à la tradition, mentionné son rival et vainqueur Luiz Inacio Lula da Silva dans son discours. L’échec de Jaïr Bolsonaro a du mal à être accepté par ses partisans  les plus inconditionnels. Ils ont érigé des centaines de barrages routiers dans presque tous les États du Brésil et  bloqué un temps l’accès à l’aéroport mais on est loin des débordements hystériques des partisans de Donald Trump au Capitole le 6 janvier. Et pourtant, ceux des évangéliques qui ont accompagné Bolsonaro durant sa présidence et sa campagne avaient tout fait pour que la transition se passe mal. Ainsi, la femme pasteur d’une paroisse de Récife et l’une des fans les plus engagés auprès de Bolsonaro durant sa campagne n’avait pas hésité lors d’un service religieux dans son église un dimanche à proclamer : « Nous voterons pour Bolsonaro parce qu’il est Dieu. Il défend les mêmes principes que nous conformément à la parole de Dieu ». Cette femme pasteur évangélique a affirmé que « le Président est le sauveur qui adoucira la souffrance du peuple. Quand le peuple souffre […] je pense que Dieu fait se lever un sauveur, dit-elle, et aujourd’hui au Brésil, je pense que [le sauveur] c’est Bolsonaro. » C’est ainsi que nombre chrétiens évangéliques brésiliens en sont arrivés à considérer comme l’un des leurs celui qui a adopté les mêmes obsessions sur l’importance de la famille, sa dénonciation véhémente de l’avortement et ses déclarations homophobes. Et ce sont des congrégations comme celle de cette pasteure qui ont permis l’élection de Bolsonaro en 2018 à la tête du Brésil. Un spécialiste brésilien du monde évangélique cité dans l’article de la BBC Amérique latine  il explique que « les évangéliques sont en progression très rapide au Brésil. Ils sont aujourd’hui quelque 30 % alors qu’il y a 20 ans ils n’étaient que 15 % et cela change la manière dont nous faisons de la politique ici. L’Église catholique a joué un rôle démocratique dans les années de la dictature militaire (une dictature dont Jaïr Bolsonaro est nostalgique) mais ce n’est pas le cas des églises évangéliques […] Et Mr Bolsonaro mélange politique et prière, ses discours de campagne sont truffés de références religieuses. Jusqu’à s’attribuer un statut divin. Et il se proclame ”born again”. » Quant à sa politique de déforestation accélérée de la forêt Amazonienne et l’inégalité et la pauvreté croissantes des Brésiliens induites par sa politique, on ose espérer que Lula, qui n’est pas l’élu de Dieu mais du petit peuple brésilien va instaurer des jours meilleurs pour lui.

https://www.bbc.com/news/world-latin-america-62929581

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Au matin  de Noël 1950, 4 jeunes étudiants venus d’Écosse s’introduisirent clandestinement dans l’abbaye de Westminster, à Londres. Leur but, voler et ramener en Écosse the Stone of Destiny, la Pierre de la Destinée, sur laquelle,  durant des siècles, furent couronnés les  rois d’Ecosse jusqu’à ce qu’un roi anglais, Edward 1er, la rapporte en Angleterre comme trophée après avoir vaincu les Ecossais sur le champ de bataille en 1296. Et depuis, cette Pierre de la Destinée était placée sous le siège royal lors du couronnement du souverain anglais puis du Royaume-Uni. L’épopée, car ça en fut une, toutes les polices du royaume étant mobilisées sur les routes menant vers l’Écosse, la Pierre fût cachée en Angleterre d’abord, puis en Écosse à l’abbaye d’Arbroath, sur la côte est de l’Écosse. Cette abbaye est un haut lieu de la cause nationaliste écossaise : le 6 avril 1320 la  Déclaration d’Arbroath  y est rédigée, signée par 51 nobles écossais  et envoyée au pape Jean XXII exilé à Avignon . Et que dit le passage le plus connu de cette déclaration ? …  « car, aussi longtemps que ne serait-ce que cent d’entre nous serons vivants, jamais à aucune condition nous ne serons soumis à la domination anglaise. Ce n’est en vérité ni pour la gloire, ni pour la richesse, ni pour l’honneur que nous nous battons, mais pour la liberté ; pour elle seule, que nul honnête homme n’abandonne qu’avec la vie même. » La Pierre d’abord remise à la Scottish Covenant Association, qui faisait campagne pour un Parlement écossais, fut finalement rendue 6 mois plus tard aux Anglais : le vol avait atteint son but,  faire connaître alors la cause de l’autonomie écossaise [prémisses de l’indépendance que l’on revendique aujourd’hui !] En 1996, la reine Elizabeth décida de rendre la Pierre de la Destinée aux Écossais et elle fut placée en grandes pompes au château d’Édimbourg en attendant d’être exposée à Perth à l’est de l’Écosse, où elle aura en 2024 un musée centré sur elle, à l’initiative de la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon.

Perth qui est aussi la ville où John Knox, le réformateur écossais, prononça, en 1559, un sermon qui a marqué l’introduction du protestantisme en Écosse. Et pourquoi  parle-t-on de cette Pierre de Scone aujourd’hui ? Parce que le dernier des 4 mousquetaires écossais, Ian Hamilton, vient de mourir. Parce qu’aussi la Pierre reprendra pour quelques heures le chemin de Londres, lors du couronnement du roi Charles III. à l’abbaye de Westminster.

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