Actualité religieuse dans les medias

15fév19h0019h15Actualité religieuse dans les medias19h00 - 19h15 AnimateurCastelnau ClaudineÉmissionActualité religieuse dans les médias

Résumé de l'émission

Ces islamistes ont décidemment l’obsession du blasphème, Au Pakistan , c’est Wikipedia, l’encyclopédie en ligne,  qui vient d’en faire les frais. Les Pakistanais ne pourront plus aller sur le site. Dans un article  très récent, la BBC https://www.bbc.com/news/world-asia-64523501

ajoute que « le blasphème est un sujet hautement sensible et inflammable au Pakistan dans ce pays majoritairement musulman. » D’autres sites internet en ont déjà fait les frais dans ce pays, comme Facebook et You Tube. Un porte-parole de l’Autorité des Télécommunications du Pakistan a expliqué que « Wikipedia  n’avait pas retiré malgré les demandes, tous les contenus blasphématoires.  Et que le site serait bloqué jusqu’à ce que le contenu qui fait problème soit supprimé. » Mais on ignore quel contenu fait problème ! Les militants pour la liberté d’expression voient cette interdiction d’accès à Wikipedia comme la suite logique de l’effort des autorités pakistanaises de contrôler les contenus d’internet. En 2010, You Tube avait déjà était bloqué au motif qu’il publiait des « contenus sacrilèges » et la même année, Facebook et d’autres plateformes avaient été interdites pour publication de « contenus immoraux. »

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Lors d’un briefing sur la situation humanitaire en Afghanistan, l’ambassadeur du Pakistan aux Nations-Unies, Munir Akram, avait déclaré  que « les restrictions [sur les femmes] imposées par le gouvernement intérimaire afghan ne découlent pas tant d’une perspective religieuse, que d’un point de vue culturel particulier de la culture pachtoune, qui exige que les femmes restent à la maison. Et c’est une réalité culturelle particulière et distinctive de l’Afghanistan, qui n’a pas changé depuis des centaines, voire des milliers d’années. » Le 5 février, le quotidien pakistanais anglophone Dawn (Aube en français) https://www.dawn.com/news/1735401

le plus ancien du Pakistan a publié une réponse à l’ambassadeur pakistanais. Elle est signée  Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix, bien connue pour se battre, au péril de sa vie,  pour l’éducation des filles dans son pays : alors qu’elle avait 12 ans et qu’elle revenait de l’école dans la vallée de Swat, au nord-ouest du Pakistan, elle avait été attaquée et grièvement blessée par des combattants du mouvement des Talibans alliés d’Al-Quaïda qui interdisaient aux filles de recevoir un enseignement. Et voici sa réponse à l’ambassadeur : « En tant que femme pachtoune, pakistanaise et musulmane, je me dois être fortement en désaccord. L’ambassadeur, qui s’est depuis excusé pour ses propos, a tenté de rejeter la responsabilité de la misogynie inhumaine à laquelle sont confrontées les femmes afghanes sur la culture pachtoune. Bien que les talibans puissent détourner leur foi et leur héritage pour les adapter à leurs propres objectifs, ils portent seuls la responsabilité de la violation catastrophique des droits des femmes dans le pays qu’ils contrôlent. Je ne suis qu’une des nombreuses Pachtounes qui ont risqué leur vie pour défendre l’éducation des filles, l’égalité des femmes et la paix dans notre communauté […] Ce n’est pas ma communauté pachtoune qui m’a empêché d’aller à l’école – ce sont les talibans pakistanais qui ont interdit l’éducation des filles, que les femmes ne sortent plus de leur maison, que les hommes ne se rasent plus la barbe, la musique, l’art… De l’autre côté de la frontière en Afghanistan, de nombreuses femmes et hommes pachtounes, ainsi que des Tadjiks, Hazaras, Ouzbeks et d’autres ethnies, ont passé des décennies à créer des réseaux d’écoles pour filles et des organisations de défense des droits des femmes. Ils font partie de ceux qui risquent encore aujourd’hui leur vie pour manifester dans les rues de leur pays. Ils ont élevé une génération de filles qui ne resteront pas silencieuses tant que leurs droits – travailler, jouer, apprendre, voyager – seront niés. Je ne prétends pas que les sociétés pachtounes soient parfaitement équitables […] Mais tout comme les gens font la culture, les gens peuvent aussi la changer. Nous pouvons voir cette transformation chez les femmes et les hommes travaillant ensemble pour l’égalité des sexes dans les communautés à travers l’Afghanistan et le Pakistan aujourd’hui. Nous évoluons et avançons, alors même que les talibans et d’autres groupes extrémistes tentent de nous faire reculer. Au cours des deux dernières années, j’ai parlé à de nombreux dirigeants au Pakistan de la manière d’aider les femmes et les filles afghanes. Plusieurs d’entre eux semblaient résignés ou indifférents à la situation. En septembre 2021, peu de temps après que les talibans aient repris le pouvoir, un responsable pakistanais m’a dit que “l’Afghanistan est plus paisible maintenant qu’il ne l’était auparavant”. Mais plus paisible pour qui ? Certainement pas pour les femmes et les filles qui perdent leur liberté, leur droit au travail et leur droit à l’éducation. Si l’Ambassadeur Akram et les dirigeants du monde entier se soucient vraiment des droits de l’homme pour le peuple afghan, ils devraient s’unir et parler d’une seule voix. Ils ne doivent offrir aucun compromis aux talibans sur la protection des droits des femmes et  exiger qu’ils annulent les restrictions à l’éducation des filles, aux femmes interdites de travailler. […] Surtout, ils doivent impliquer les femmes afghanes de toutes les ethnies et cultures et s’assurer que leurs voix font partie de toutes les négociations sur l’avenir de leur pays. »

Et Malala rappelle qu’un pacifiste pachtoune qui s’est battu au 20e siècle contre la domination coloniale britannique disait : « « Si vous voulez savoir à quel point une culture est civilisée, regardez comment elles traitent les femmes. »

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Le Temps, Un quotidien suisse de Genève et d’autres journaux suisses ou français rappellent ces jours-ci que : « Le patriarche russe a espionné la Suisse ». Ainsi, Kirill II, le patriarche russe orthodoxe actuel, fervent défenseur de l’invasion de l’Ukraine et fidèle de Poutine aurait espionné en Suisse pour le compte du KGB auquel il appartenait, dans les années 70. On le savait déjà, comme d’autres membres du COE venus du monde communiste, qui ne pouvaient sortir des pays communistes qu’en échange de renseignements.  Mais grâce à des archives déclassifiées que  deux journaux suisse ont pu consulter, on sait que Kirill qui vivait à Genève où il représentait le patriarcat de Moscou auprès du Conseil œcuménique des Eglises avait pour mission aussi d’influencer le Conseil des Eglises dans certaines décisions touchant au monde communiste, dans les années 70 et 80. On connaît même le nom de code “Mikhaïlov”sous lequel il opérait pour le KGB. A cette époque, comme le souligne la presse suisse, l’activité de prêtre de Kirill n’était qu’une face de la médaille. L’Eglise russe avait en effet passé un pacte avec le régime soviétique, ce qui lui permettait de survivre et d’avoir un peu d’ouverture vers l’étranger. Mais elle devait en échange espionner pour le gouvernement et rendre compte. au KGB  au retour de leurs séjours à l’étranger ou de leurs contacts avec des délégations étrangères. L’Eglise orthodoxe russe se refuse évidemment à tout commentaire sur les activités d’espionnage de Kirill à Genève et le COE répond « ne pas avoir d’information » sur cette affaire.

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La Cour suprême américaine est revenue le 24 juin dernier sur l’arrêt Roe v. Wade qui protégeait constitutionnellement l’IVG depuis un procès mémorable en 1973. Nancy Pelosi qui était alors présidente de la Chambre des représentants, l’un des deux organes législatifs du Congrès américain, avait dit publiquement sa colère, accusant la décision de la Cour suprême d’« insulte » contre les femmes désireuses de décider librement de leur corps. « Ce jugement cruel est scandaleux et déchirant » avait encore déclaré Nancy Pelosi, très en colère, visant les six juges républicains qui par leur vote ont révoqué l’arrêt historique Roe v. Wade alors que les trois juges démocrates s’étaient opposés à cette décision.

Plus étonnant encore que la colère de Nancy Pelosi, le fait qu’elle est une catholique pratiquante, d’une Église qui condamne l’avortement. D’ailleurs, l’archevêque de San Francisco, très conservateur, avait écrit à Nancy Pelosi qu’elle ne pourrait plus communier lors des messes célébrées dans son diocèse en raison de sa défense du droit à l’avortement « jusqu’à ce que vous répudiiez publiquement la défense de la légitimité de l’avortement, et que vous vous confessiez et receviez l’absolution pour ce grave péché. » Or, Nancy Pelosi qui était à Rome quelques jours plus tard a communié lors d’une messe en la basilique Saint-Pierre au Vatican, présidée par le pape François. Un sérieux désaveu des ardeurs punitives des évêques américains les plus conservateurs !

 

Père Michel Viot

 

Ou comme celle de Michel Viot, naguère pasteur luthérien et devenu prêtre catholique. Il avait écrit sur un site catholique intégriste : « Je me dois de rappeler, comme prêtre catholique, que ceux qui pratiquent l’IVG, et leurs complices sont excommuniés automatiquement latae sententiae (décision automatique), ce qui les prive de tous les sacrements, sauf la pénitence, et leur interdit les honneurs des funérailles chrétiennes. »

Message auquel a répondu un internaute : « Le jugement de Dieu ne peut être porté que par Dieu lui-même, nul ne peut parler en son nom. L’Église catholique n’est pas Dieu… » Et un autre : « Dieu ne peut excommunier, c’est une pure invention humaine ! Dans la lignée des Réformateurs du 16e siècle, nous pouvons nous demander ”qui suis-je pour condamner” ? »

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