Un monde sans prophètes

Marek Halter est né le 27 janvier 1936, le mois de la mort de l’auteur du livre de la jungle, de la publication du programme du front populaire  et de la mise en fabrication en série du bombardier Heinkel He 111 dans une Allemagne Nazie qui poursuivait son réarmement  avec la complicité de tous les capitalistes du Monde.  

Pour dérouler sa vie jusqu’en 2019, il suffit de relire ses mémoires, Je rêvais de changer le monde (Robert Laffont / 2019), publiés alors que qu’il avait 83 ans. A 85 ans il a bon pied bon œil belle âme et bon cerveau. Il y a d’abord eu l’enfant de 4 ans qui a fui le ghetto de Varsovie avec son père imprimeur et sa mère poète (Un homme, un cri, 1991). le réfugié en Pologne occupée par les Russes puis en Ouzbékistan, à Kokand, une ville de 300 000 habitants où se trouvaient un million de réfugiés.  C’est là que  ses parents sont tombés malades et que Bérénice, sa sœur cadette âgée de trois ans, est morte de faim. Il a chapardé pour survivre et il avait déjà des talents de conteur. En 1946 il est repassé à 10 ans par la case Pologne et il est arrivé Paris à 15 ans en 1950. Mime dans la compagnie de Marcel Marceau, étudiant aux Beaux Arts, peintre, lauréat de plusieurs prix de peinture il a exposé à Buenos Aires en Argentine où il est resté 2 ans, devenant l’ami de Juan Perón avant qu’il ne l’expulse. Marek Halter est revenu en France en 1957. Depuis 64 ans,  il est devenu le militant de la paix, des droits de l’homme et de la fraternisation des cultures et des religions, l’ennemi des discriminations qu’il est toujours resté. Son arche de Noé c’est sa tête et son œuvre publiée, en rapport avec ses actes.  

Que n’est pas Marek Halter ? Écrivain, peintre, romancier, conteur, historien, philosophe, journaliste, cinéaste, voyageur, militant, mime,  prophète à sa manière…

Qui n’a pas rencontré Marek Halter ? Nasser, Sadate, Golda Meir, Ben Gourion, Moshe Dayan et Itzhak Rabin, Perez, Arafat, Gorbatchev, Poutine, Jean-Paul II, et tous les présidents français, de Mitterrand à Macron…  

Il se définit comme un « Passeur de mémoire ». « Ce qui me fait bouger, courir, c’est la mémoire. » (la Vie, 1989.)  

Marek Halter vient de publier Un monde sans prophète aux éditions Hugo Doc, dans la collection “Alertes”. Il y rappelle que la peur engendre toujours la violence et la haine de l’autre.

Entretien avec Marek Halter dans l’émission Parcours sentimental par Jean-Pierre Guéno, c’est le samedi 20 mars à 16h15 sur notre antenne (100.7 FM / DAB+ / Web), puis en réécoute en podcast.

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