Chrétiens persécutés : nouvel index mondial

360 millions de chrétiens persécutés dans le monde en 2021 : l’ONG Portes Ouvertes dévoile son Index mondial de persécution des chrétiens, pour la période octobre 2020 – novembre 2021.

Portes Ouvertes est une ONG d’origine protestante, créée en 1955 par le Frère André, un protestant qui en voyage en europe de l’est découvre ce que subissent les chrétiens. Elle apporte une aide morale et humanitaire aux chrétiens persécutés dans le monde au moyen de distributions de nourriture ou encore d’assistance pour entrer dans la vie active. Elle est active dans 76 pays et reçoit plus de 60 millions d’euros de donations par an. Elle a développé l’index de persécution des chrétiens dans le monde en 1993, en se basant sur deux critères : la violence physique et matérielle dite « effet marteau » et la violence d’oppression au quotidien dite « effet étau ». De là découlent cinq domaines d’analyse : la vie privée, familiale, sociale, civile et ecclésiale. Ainsi peut être établi le rang d’oppression du pays.

Les persécutions se traduisent notamment par une discrimination à l’éducation, l’emploi, dans les hôpitaux, mais aussi par des églises incendiées ou fermées de force, ou encore des mariages forcés (surtout en Iran), des arrestations de chrétiens et bien évidemment des meurtres, des agressions et du harcèlement.

Les chiffres sont effarants. Cette année, record battu. La crise sanitaire et l’arrivée des Talibans au pouvoir en Afghanistan en sont largement responsables. On compte 360 millions de chrétiens persécutés à travers le monde, ce qui fait un chrétien sur sept, sur 76 Etats. En 2021, 5110 églises ciblées, en hausse de 14 % par rapport à 2020. Les chrétiens emprisonnés sont à 44 % plus nombreux, notamment en Inde, en Chine et au Pakistan. 5898 chrétiens ont été tués, ce qui fait 16 morts par jour dont 86 % sur le continent africain (dont 79 % au Nigeria).

La liberté de religion est mise à mal également par la digitalisation. Il y a un contrôle des religions en Chine, où les réseaux sociaux sont utilisés comme outil de propagation de la haine. En Inde, ils servent à la désinformation. Au Nigeria, l’oppression islam

ique se double d’un racisme contre les étrangers.

Le Nigeria est 7ème dans le classement des pays les plus violents, et le 2ème où les églises sont le plus ciblées. Les chrétiens sont chassés et obligés de fuir vers le sud. Ils sont aussi kidnappés contre rançon et parfois tués même une fois l’argent versé.

L’Inde, quant à elle, est au 10ème rang pour la violence des persécutions, souvent à cause de l’hindouisme radical. Le gouvernement a fait passer une loi empêchant les « conversions forcées » et les mariages interconfessionnels. Sur les réseaux sociaux, la désinformation bat son plein et les extrémistes n’hésitent pas à appeler au génocide des chrétiens et des musulmans. L’escalade de la violence est telle que John Dayal, journaliste, écrivain et directeur de l’association « All India Christian Council » décrit cette période comme « L’année de la peur ». La crise sanitaire a également fait monter la violence, certains chrétiens se voient refuser l’aide alimentaire, ou l’accès à l’eau. Ce pays de 1,3 milliards d’habitants compte pourtant 20 % de minorités religieuses.

Quelles peuvent être les moyens de contrer la violence et la terreur grandissante ? Selon Fred Williams, ancien pasteur nigérian, réalisateur de films et directeur de l’association « Love Back », il faut donner aux jeunes la possibilité de créer des emplois, et d’avoir une dynamique communautaire. Les réseaux sociaux sont aussi importants pour informer et s’exprimer.

 

  1. Afghanistan (traque des chrétiens)
  2. Corée du Nord (dictature communiste)
  3. Somalie (islamisme radical)
  4. Libye (islamisme radical)
  5. Yémen (islamisme radical) 
  6. Erythrée (islamisme radical)
  7. Nigeria (militants extrémistes peuls)
  8. Pakistan (hindouisme radical)
  9. Iran (islamisme radical)
  10. Inde (hindouistes radicaux)
  11. Arabie Saoudite (islamisme radical)
  12. Myanmar (augmentation de la violence depuis le coup d’Etat)
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