L’économiste et prêtre Gaël Giraud présente, au micro de Frédérick Casadesus pour Fréquence Protestante, les enjeux qui se posent à nous.
Lors de ce grand entretien, il a présenté son nouveau livre, Composer un monde commun, pour une théologie politique de l’anthropocène, (Éditions du Seuil, 816 pp. 27 €. Livre-fleuve, qui reste passionnant de bout en bout !
Car c’est elle qui, aujourd’hui, est menacée par notre refus d’inscrire des limites à la toute-puissance de la personnalité juridique, des techniques extractivistes et de la marchandisation du monde. Où trouverons-nous les ressources politiques, culturelles et spirituelles pour inventer ces limites et en faire une chance plutôt qu’une insupportable privation de liberté ?
Un tel projet exige de refonder l’utopie des Lumières. Et pour cela, de puiser à la source du christianisme, qui constitue l’une de ses matrices historiques. Il implique donc une révision de la manière dont le christianisme se comprend lui-même : expérience stylistique du retrait d’un Dieu qui s’efface pour nous ouvrir à un horizon démocratique qu’il nous revient d’imaginer ensemble ? Ou religion d’un Christ glorieux qui légitimerait une souveraineté politique autoritaire, carnivore, phallocratique et colonialiste ? Telles sont quelques-unes questions que pose ce livre.