Qui veut la mort des radios associatives ?

Fréquence Protestante sera aussi victime de cette mort programmée ! Aussi, notre radio se joint au communiqué que vous pouvez lire ci-dessous.

C’est avec sidération que les organisations représentatives des radios : SNRL [Syndicat National des Radios Libres] et CNRA [Confédération Nationale des Radios Associatives] découvrent la Proposition de Loi de Finances pour 2025. Malgré un budget de la Culture maintenu, le Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER) subit une coupe drastique de 35%, soit plus de 10 millions d’euros !

Cette baisse de la subvention, inscrite dans le cadre du plan d’économies souhaité par le Premier Ministre, n’est pas une simple coupe budgétaire. Elle touche de plein fouet un secteur vital pour l’expression démocratique et culturelle de notre pays. Présentes sur tout le territoire, nos radios assurent un lien de proximité avec les citoyens en créant du lien social. Elles favorisent la diversité des opinions, elles donnent la parole à ceux qui en sont souvent privés, elles ouvrent leurs micros aux acteurs et aux élus locaux pour informer les habitants d’une dynamique et du développement de leur territoire.

Sur les 12 millions d’euros d’économies demandées au secteur, 10,4 millions d’euros seront entièrement supportés par les radios locales associatives, alors que ces dernières ne représentent que 4 % de l’enveloppe budgétaire globale dédiée à la Mission Médias, Livre et Industries Culturelles. Ce choix interroge sur la priorité accordée à nos radios, qui sont pourtant des piliers essentiels de notre démocratie.

Les radios associatives sont un outil d’inclusion sociale et culturelle, un vecteur de cohésion, qui a toujours su évoluer avec peu de moyens.

Les conséquences seront sans appel : impact direct sur l’emploi, alors même que nous sommes le deuxième employeur du secteur radiophonique. Plus largement, c’est l’existence même de nos radios qui est menacée. Les médias de proximité, garants de la diversité et du pluralisme du paysage radiophonique, risquent purement et simplement de disparaître. Ce serait une perte irréparable pour la vie culturelle locale, pour l’accès à une information libre et pluraliste, et pour des milliers de citoyens qui trouvent dans nos radios une voix différente, alternative, et enracinée dans leur quotidien.

Il est d’autant plus paradoxal que ce soit notre secteur, le plus vertueux, qui soit la cible de cette réduction. Depuis 2002, nous avons dû faire face à une augmentation sans précédent des charges d’exploitation, tout en subissant la disparition progressive des emplois aidés. Malgré cela, nous n’avons jamais renoncé à notre mission, ni bénéficié d’une augmentation de l’aide individuelle à l’exploitation de nos radios. En s’attaquant à l’un des
secteurs les plus vulnérables et économiquement modestes, le Gouvernement semble renier ses propres engagements en faveur de la diversité et de la proximité.

Le SNRL et la CNRA appellent l’ensemble des Parlementaires à prendre conscience de la dimension mortifère de cette proposition et à agir pour sauvegarder la diversité et la vitalité des radios associatives en France.

Nous appelons le Gouvernement à revoir sa position et à rétablir un soutien digne de l’importance des radios associatives pour notre société. Nos radios, et à travers elles la voix de milliers de citoyens, méritent mieux que l’abandon auquel ce projet de loi les condamne.

Les radios associatives en France jouent un rôle significatif, elles remplissent une mission d’intérêt public et de cohésion sociale. Elles occupent une place indispensable dans le paysage médiatique local :
1. Près de 750 services radiophoniques en France sont répartis sur l’ensemble du territoire, y compris dans les zones rurales, de montagne, urbaines et périurbaines. Ces radios fonctionnent sur un modèle à but non lucratif, leur principal objectif étant d’offrir un service de proximité.
2. Les radios associatives génèrent environ 3 000 emplois directs. Elles sont un réservoir important de nouveaux talents et s’appuient également sur le travail de nombreux bénévoles.
3. Les radios associatives ont un effet indirect important sur les territoires. Enfin, elles soutiennent les artistes locaux, encouragent le développement des initiatives territoriales, et offrent des formations.

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