La révolution américaine, naissance de la démocratie

Dans “Samedi Magazine”, Laurence Moachon reçoit Marie-Jeanne Rossignol, professeure émérite en études américaines de l’université Paris Cité et Carine Lounissi, maîtresse de conférences, habilitée à diriger des recherches en histoire des États-Unis, à l’Université de Rouen-Normandie. En discussion : la démocratie américaine !

Il y a 250 ans, en 1775, en Amérique du Nord, les colons des treize colonies britanniques affrontaient, par les armes, les soldats de l’empire britannique : le début de ce que les Américains appellent “la révolution”.  En France, on parle plutôt de “guerre d’indépendance” : pourquoi ces deux appellations ? Pourquoi les Américains mettent-ils l’accent sur la révolution ? 

En quoi ce qui s’est passé sur la côte Est d’Amérique du Nord a-t-il donné naissance à la démocratie, dans ce qui allait devenir « les États-Unis » ?

Une première assemblée législative élue, en Virginie en 1619, constituait déjà une ébauche de démocratie, avant même l’indépendance. En 1774, toutes les assemblées des colonies décident de mettre en place une assemblée commune : le congrès continental. Cinquante-six délégués représentant toutes les colonies sauf une se réunissent à l’automne. Il est composé de membres de l’élite, dont notamment George Washington.

C’est ce congrès qui adoptera le projet de Déclaration d’Indépendance, proclamée le 4 juillet 1776. Le texte a une portée universelle en définissant “les droits naturels des individus, créés égaux, à la vie, la liberté et la recherche du bonheur.” Il stipule que la garantie de ces droits fondamentaux repose sur le consentement du peuple, conférant ainsi à  la révolution sa dimension démocratique. 

Les Noirs vont prendre les révolutionnaires au mot ! Dans le Nord, en Nouvelle Angleterre, les esclaves revendiquent leur liberté devant les tribunaux et obtiennent satisfaction. L’esclavage sera progressivement aboli dans les autres États du Nord. Mais il n’en sera pas de même au Sud.

En 1791, la Charte des Droits (Bill of Rights) énonce des protections : liberté d’expression, liberté religieuse, protection des citoyens contre tout traitement arbitraire, etc. et circonscrit le pouvoir fédéral. Des libertés aujourd’hui remises en cause par l’exécutif.

Bibliographie :

Le ferment nationaliste, aux origines de la politique extérieure des États-Unis 1789-1812, Marie-Jeanne Rossignol, aux Éditions Belin.

La révolution américaine, 1763-1783, Carine Lounissi co-autrice, aux Éditions Atlande. Elle publiera un autre ouvrage chez Armand Colin début 2026.

L’émission est à réécouter ci-dessous et sur toutes les plateformes de podcasts.

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