« Oublier le passé » pour gouverner le pays dans quelques semaines, voilà la voie sur laquelle s’engage la France insoumise (LFI). Forte de ses quelque 22 % des voix au premier tour de la présidentielle, le parti, qui a déjà amorcé il y a quelques semaines des discussions avec le Parti Communiste français, Europe-Ecologie-Les-verts et le Parti Anticapitaliste, songe aujourd’hui à une grande alliance pour élargir l’Union populaire et obtenir la majorité parlementaire.
Au matin du 27 avril, a eu lieu une première réunion entre le Parti Socialiste et La France Insoumise. LFI accueillait en effet à son siège les représentants du PS en vue d’une réunification pour les élections législatives. L’objectif de cette première réunion était de parler de la création d’un programme commun. Au sortir de cette séance, à 12 h 45, le PS a fait une déclaration notable. Pour le porte-parole du PS, Pierre Jouvet, cette rencontre a été positive : « Il n’y a pas de point insurmontable entre les deux partis, a-t-il déclaré. Il y a même des convergences possibles et fortes, pour construire ensemble, sans sacrifice, un programme à partager pour les législatives. »
L’union est donc possible, mais il reste à vaincre les éternelles luttes internes, car le PS reste divisé sur ce projet. Mardi 26 avril, Olivier Faure, le Premier secrétaire, a dû répondre à des premières critiques et des remarques acerbes : « Si vous pensez que le PS est mort, qu’il n’y a plus rien à faire, que vous n’appartenez plus à la gauche, alors partez ! Rejoignez La République en Marche ! Sinon, restez, et battez-vous avec nous. Ça changera ! » s’est-il entendu dire de la part d’un mouvement, minoritaire, mais toujours attaché à François Hollande et sa politique…
Quant à Manuel Bompard, représentant de La France Insoumise, il a fait le même constat que son homologue socialiste : « il n’y a pas de point insurmontable ». Pour lui, le PS témoigne d’une évolution significative dans son programme, faisant ainsi preuve d’une réelle volonté d’union avec LFI. « Il y a clairement la volonté d’afficher une rupture avec le PS de François Hollande, a-t-il déclaré. Aujourd’hui, il n’y a plus de refus à s’engager sur l’abrogation de la loi travail dite loi El Khomri, sur une éventuelle VIᵉ République et sur le blocage des prix ». Inversement, LFI se dit prête à négocier certains points de son programme, en excluant bien sûr les dossiers particuliers comme justement le blocage des prix, la VIᵉ république, mais également la désobéissance européenne et la transition écologique.
Pour poursuivre les discussions, La France Insoumise attend maintenant de la part du Parti Socialiste une déclaration publique qui entérine leur accord sur ces points de convergence.
Par Stéphanie Parreaux, envoyée spéciale