Face au Medef, Élisabeth Borne appelle à la sobriété et au plein emploi

Dans son discours aux entrepreneurs français réunis au sein de l’hippodrome de longchamps , pour leur traditionnel campus d’été , Elisabeth Borne a appelé les entreprises à la responsabilité collective en matière de sobriété énergétique et à la réalisation du plein emploi.

“Le dérèglement climatique n’est plus une vérité qui dérange, c’est une réalité qui  détruit.” La première ministre, chargée de la planification écologique, a ainsi planté le décor de son grand rendez-vous avec les entrepreneurs du Medef, précédé par un été caniculaire et orageux, signe d’un puissant rappel à l’ordre a-t-elle commenté.

Ce rassemblement du patronat français intervient également dans un contexte de guerre sur le continent européen.  Avant Elisabeth Borne, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, s’était adressé aux chefs d’entreprises en les appelant à venir s’implanter dans son pays pour participer à sa reconstruction après le conflit.

La Première ministre a réaffirmé le soutien sans faille de la France au peuple ukrainien dans cette bataille pour sa liberté et la liberté européenne. Ce soutien, matérialisé par les sept paquets de sanctions adoptés par les Européens pour accentuer leur pression sur Moscou, place les vingt-sept égalment dans une situation de crise, surtout dans le domaine énergétique, car l’Union européenne est fortement dépendante de la Russie. Pas grave : “La liberté a un prix” a affirmé la Première ministre en leitmotiv.

Pour l’heure, les Européens doivent faire face aux conséquences de cette crise. En France, Emmanuel Macron a appelé lors de son interview du 14 juillet à un plan de sobriété énergétique. Elisabeth Borne souhaite associer les entreprises à ce sacrifice. Elle a d’ailleurs adopté une attitude volontariste en invitant chacune d’entre elles à la présentation d’un plan de sobriété. Car en cas de rationnement, les entreprises seraient les premières touchées. Le rendez-vous est pris en octobre pour établir un premier bilan et étudier les prévisions des experts. Elle se dit aussi favorable à l’idée d’un ambassadeur de la sobriété dans chaque entreprise, telle que proposée par le patron du Medef (Mouvement des Entreprises de France), Geoffroy Roux de Bézieux.

Pour Elisabeth Borne, “la transition écologique sera un levier clé pour l’émergence de nouvelles filières, de nouveaux secteurs et la création de nouveaux emplois”. L’emploi a été l’autre axe de son adresse au patronat. Pour la cheffe du gouvernement, le plein emploi est le seul moyen permettant de créer  “plus de richesses et, en cela, garantir la pérennité de notre modèle social”. Ainsi a-t-elle réaffirmé sa volonté de mener à bout toutes les réformes nécessaires, même celles qui fâchent (Assurance chômage, RSA, retraite), toujours dans la concertation avec les partenaires sociaux.

Face à l’appel à la taxation « des profiteurs de crise », la Première ministre rappelle la politique fiscale du gouvernement fondée sur deux piliers essentiels : la création d’un environnement propice à la croissance et l’octroi d’outils nécessaires aux entreprises pour un meilleur partage des profits : la prime Macron en est un exemple. Pour Elisabeth Borne, L’heure n’est plus aux demi-mesures, ni au chacun pour soi. Face aux questions multiples et aux réponses incertaines de l’hiver qui s’annonce, elle en a appelé à la responsabilité collective. Tous pour un, un pour tous.

Par Carlyle Gbei, envoyé spécial

Quitter la version mobile