Edito : La république attend son président.

Emmanuel Macron

Le gouvernement a trébuché sans tomber. Neuf voix ont sauvé la Première ministre. Les motions de censure ont été rejetées, la réforme des retraites est officiellement adoptée. Et après ? Faut-il s’enorgueillir de cette courte victoire ? Force doit rester à la loi. C’est un fait. Toutefois, cette séquence aura embrasé le parlement et mis la rue en ébullition, plongeant la France dans une crise sociale et politique.

Après ce temps parlementaire, conformément à ses propos tenus à Rungis le 21 février dernier, Emmanuel Macron s’exprimera ce mercredi 22 mars durant les Journaux télévisés communs de 13h sur TF1 et France 2. En optant pour une interview, à défaut d’une allocution traditionnelle, le chef de l’État souhaite briser son image de monarque républicain en s’adressant directement à cette France profonde, cette France des territoires, fidèle téléspectatrice des “13H”. Il souhaite donc privilégier le contradictoire au monologue. Sur la forme, le choix peut s’avérer gagnant. Cependant, que ressortira de cet entretien ?

Avec un gouvernement plus que jamais en sursis : une majorité chétive, une opposition chauffée à bloc, une unité syndicale revigorée par le rejet commun face à l’activation de l’article 49.3 de la Constitution, et des manifestations sauvages dans la rue, Emmanuel Macron devra avant tout avoir des mots d’apaisement et une attitude d’humilité. Toutefois, sans trop d’illusion, le président devrait à nouveau se féliciter pour sa réforme et refaire la traditionnelle pédagogie sur ses avantages. Or, derrière les motions de censure, les oppositions ont voulu sanctionner sa méthode de gouvernance. Entendra-t-il ce message ? En attendant, la république attend son Président.

 

CARLYLE GBEI

 

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