Elisabeth Borne : une Première ministre en sursis.

Insubmersible. Depuis son arrivée rue de Varennes, la Première ministre n’aura pas connu d’eaux tranquilles. Alors qu’elle semblait emportée par la vague de colère contre la réforme des retraites, Emmanuel Macron a une nouvelle fois décidé de temporiser. Elisabeth Borne reste à la barre du navire Matignon.

Lors de son allocution télévisée, lundi 17 avril au soir, le chef de l’État a chargé sa Première ministre de présenter « dès la semaine prochaine » une feuille de route détaillée pour les trois chantiers (travail, justice et ordre républicain, progrès) qu’il s’est fixé pour relancer son quinquennat. Une nouvelle mission pour la Première ministre, laquelle aura 100 jours pour convaincre et continuer d’élargir sa majorité relative.

Elisabeth Borne parviendra-t-elle à prolonger son bail à Matignon après le 14 juillet ?

La tâche s’annonce rude. Mais l’ancienne préfète ne désespère pas. Selon son entourage, elle a enchaîné ces dernières semaines des réunions interministérielles sur les préoccupations qui impactent directement le quotidien des Français (pouvoir d’achat, santé, éducation). Sans “brusquer” les choses, Elisabeth Borne souhaite “remettre très vite de l’optimisme dans son action”. Toutefois, elle peine à convaincre ses opposants, même ceux du fameux “arc républicain”. Pour la Première ministre, la mission d’élargissement de sa majorité “relative” et “chétive” s’annonce difficile, voire impossible. À sa droite, Les Républicains restent certes divisés, mais fortement opposés à tout rapprochement avec la macronie. À gauche, aucune issue possible. Conscient de ce fait, le président de la république a déclaré qu’il s’y impliquerait personnellement. Nouveau signe de fragilité d’une Première ministre plus que jamais en sursis.

 

Par Carlyle Gbéi (service politique)

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