Spécialiste des langues, des religions et des civilisations de l’Iran avant l’islam, mais aussi de la Grèce ancienne, Clarisse Herrenschmidt étudie l’histoire des écritures de l’homme occidental, depuis les bulles à calculi de Sumer (Iraq) et de Suse (Iran) jusqu’à l’Internet, en passant par le Moyen- et le Proche-Orient, le monde grec et l’Europe.
En procédant à la synthèse de ses travaux, elle entreprend de comparer trois systèmes d’écriture, les situant dans le contexte où ils ont vu le jour : les modes d’écrire les langues (dont l’invention date de 3300 avant notre ère environ), ceux d’écrire les nombres sur la monnaie frappée (l’écriture monétaire arithmétique commence vers 620 avant notre ère, en Ionie), enfin l’écriture informatique et réticulaire, fondée sur un code (qui naît entre 1936 et 1948, puis se prolonge par celle des réseaux à partir de 1969 aux États-Unis). En décrivant leurs caractéristiques propres, elle cherche aussi à en analyser les structures communes et à montrer en quoi ces systèmes imprègnent le rapport au monde de leurs usagers.
Au carrefour de plusieurs disciplines, la philologie, l’histoire, l’anthropologie et la linguistique, son enquête explore les nombreuses implications sur l’homme de cette «aventure sémiologique unique», désormais planétaire, dont il est fait le récit étonné et étonnant.