Le conseil constitutionnel valide en partie la réforme des retraites.

Fin du suspense. La sentence des sages de la rue Montpensier est tombée ce 14 avril à 18h. Le Conseil constitutionnel a validé l’essentiel de la réforme des retraites, dont sa mesure phare de recul de l’âge légal de départ à 64 ans, tout en rejetant quelques élém’n-e comme la création d’un « index senior ».

Une gifle pour les oppositions, principalement pour la gauche qui voit sa demande de référendum d’initiative partagée (RIP) retoquée.

Cette décision a été accueillie par des huées aux abords de l’Hôtel de Ville de Paris, où plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées.

« Il n’y a ni vainqueur ni vaincu »

Même s’il sort gagnant de cette séquence, l’exécutif sait que la partie est loin d’être terminée. La Première ministre en a conscience. Dès l’annonce de la décision, Elisabeth Borne s’est voulue humble dans un tweet en déclarant « Il n’y a ni vainqueur ni vaincu ». Côté opposition, les réactions divergent. Marine Le Pen a les yeux tournés déjà vers 2027 « Le peuple ayant toujours le dernier mot, il lui appartiendra de préparer l’alternance, qui reviendra sur cette réforme inutile et injuste », a-t-elle déclaré. Du côté de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a fustigé le Conseil constitutionnel et appelé à poursuivre la mobilisation : « La décision du Conseil constitutionnel montre qu’il est plus attentif aux besoins de la monarchie présidentielle qu’à ceux du peuple souverain. La lutte continue et nous devons rassembler nos forces. ». Même détermination chez le patron des socialistes, Olivier Faure, pour qui « la décision ne signe pas notre reddition ». À droite de l’échiquier politique, le patron des Républicains, Eric Ciotti, a appelé au respect de la décision et à l’application de la loi.

Une promulgation du texte sous 48 h.

Après cette séquence juridique, l’exécutif veut rapidement tourner la page. Selon l’Élysée, Emmanuel Macron devrait promulguer le texte sous 48 h. Les syndicats ont appelé le chef de l’État à temporiser. Invitées par ce dernier à dialoguer directement à l’Élysée, les centrales ont cependant collectivement opposé une fin de non-recevoir. Une grande manifestation est prévue le 1er mai à l’occasion de la fête du Travail. La réforme devrait entrer en vigueur en septembre 2023. Pour l’heure, la gauche espère que la nouvelle demande de Référendum d’initiative partagée, déposée jeudi après-midi, pourra à son tour enterrer le texte.

Par Carlyle Gbéi (Service Politique)

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