Des « nègres » contre des coquillages 1750

29jan12h5513h00Des « nègres » contre des coquillages 175012h55 - 13h00(GMT+01:00) AnimateurGueno Jean-PierreÉmissionInstants d’Histoire

Résumé de l'émission

Des « nègres » contre des coquillages 1750 Le commerce triangulaire a longtemps fait la fortune des beaux quartiers de Nantes, de La Rochelle et de la ville de Bordeaux . Avec 508 expéditions, Bordeaux a déporté entre 1672 et 1837 près de 150 000 esclaves africains. 1750 : la « traite négrière » bat son plein. Depuis le 16ème siècle, Juda, qui deviendra Ouidha au Bénin est l’un des principaux points d’embarquement des esclaves vers les Amériques. Sur les 11 millions d’humains exportés par les occidentaux dans le cadre du commerce triangulaire, 2 millions partent de Juda. La France y installe un comptoir en 1704. Les expéditions françaises rallient les côtes africaines pour échanger leurs marchandises contre des esclaves. Au terme d’une traversée de l’Atlantique qui peut durer de trois à treize semaines, les « négriers » regagnent la France chargés de produits coloniaux : coton, cacao, sucre… : ils échangent essentiellement les esclaves contre des « bouges », des Cauris, des petits coquillages récoltés aux Maldives et qui servent de monnaie depuis près de cinq-mille ans… Les anglais et les hollandais en importent 120 tonnes par an, et les Français et les Danois 10 milliards d’unités. A côté de ces coquillages, mais à titre presque accessoire, des miroirs, de la verroterie, de la poudre, du plomb, de l’eau-de-vie, des chapeaux, des mouchoirs, des barres de fer… Les documents comptables des négociants qui provisionnent leurs frais prévisionnels prouvent que les pertes d’esclaves entre leur capture et leur arrivée aux Amériques peuvent dépasser 50% des effectifs. Un sac de Cauris vaut aujourd’hui 3 euros : la vie d’un homme ne pèse pas bien lourd au XVIIème siècle.

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