Football : les liens du cœur

11fév12h5513h00Football : les liens du cœur12h55 - 13h00 AnimateurGueno Jean-PierreÉmissionInstants d’Histoire

Résumé de l'émission

Football : les liens du cœur

Les stimulateurs cardiaques, les « pacemakers » sont dotés d’un microprocesseur. L’homme a doté d’un cœur digital les machines qui viennent pallier les déficiences de son propre cœur.

On n’avait pas prévu ça D’avoir des doigts Messenger Des pouces ordinateurs Sur les machines on passe des heures Toutes les machines ont un cœur dedans Qui bat, qui bat, qui bat

Les paroles de la très belle chanson écrite par Zazie en 2019 pour la chanteuse Maëlle et mise en musique par Calogero nous rappellent les paroles d’une autre chanson écrite en 2012 par Vianney pour la chanteuse Mentissa :

Et Bam, et bam Dans la poitrine Je veux ce cœur qui bat

Au-delà des polémiques justifiées qui ont caractérisé les modalités de l’organisation et de la localisation de la coupe du monde de football 2022, la planète vient de vivre un moment inoubliable de communion et d’émotion populaire.

Systole/diastole : contraction/expansion. Telles sont les deux phases des battement du cœur humain. L’espace d’une finale entre la France et l’Argentine, les terriens ont oublié leurs querelles, leurs inimitiés, leurs discriminations, leurs problèmes et leurs angoisses. Ils ont communié. Ils ont gesticulé. Leur cœur s’est mis à battre plus fort et à l’unisson au rythme des moments de vide et des moments de trop-plein d’un match époustouflant : Et Bam, et bam. Nous avons oublié nos machines, le temps d’un match, de ses prolongations et de ses tirs au but. Il y avait l’écriture de la grande, belle et terrible tragédie humaine, comparable à celle de la calligraphie, avec ses pleins et ses déliés. L’espoir ne cessait de valser avec le désespoir, le silence avec les cris, les rires avec les larmes ; la violence avec la douceur.

A sept jours du temps partagé de Noël, les terriens ont compris pourquoi ils chantaient, pourquoi ils pleuraient :

Les rêves ou la violence, ah oui, ça vous glace, mais c’est pour ça qu’on chante Donnez-moi d’échouer et que vienne la pluie On ne m’ôtera jamais que j’ai déjà gagné de nouveaux amis

Que nous ayons été partisans des maillots bleus ou de ceux qui alternaient l’azur du ciel au blanc des nuages, il nous reste à nous réjouir ou à nos consoler, peut-être en suçant notre pouce à l’image des enfants que nous ne cessons jamais d’être, et auxquels ce grand moment de partage pourrait inspirer celui de la grande réconciliation universelle.

Jean-Pierre Guéno

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