La mémoire de l'hostilité

13jan12h5513h00La mémoire de l'hostilité12h55 - 13h00(GMT+01:00) AnimateurGueno Jean-PierreÉmissionInstants d’Histoire

Résumé de l'émission

La mémoire de l’hostilité.

Il est des êtres hostiles, naturellement agressifs et vindicatifs, et qui sombrent dans la barbarie parce qu’ils ne fomentent que guerres, massacres et procès. Il est des êtres faibles qui s’attachent à les absoudre parce qu’ils en ont peur et qui renvoient au champ de la diplomatie ce qui devrait relever de la condamnation la plus catégorique et la plus sévère. En temps de guerre comme en temps de paix, Vladimir Poutine n’est rien d’autre qu’un criminel sanguinaire. Ceux qui sont prêts à l’absoudre ou à lui trouver des circonstances atténuantes voudraient s’acheter une paix à bon compte au nom d’un pacifisme de pacotille sans réaliser qu’elle ne serait que très provisoire et ne les aurait fait reculer que pour mieux sauter. La liberté n’a pas de prix. Elle mérite et impose tous les sacrifices. Le nier ce serait renier la générosité, le don que nous ont fait de leur vie les 60000 résistants assassinés en France par les nazis entre 1940 et 1945. Leurs ainés étaient chargés de famille : ils avaient tout à perdre et à faire perdre à leurs proches. Les plus jeunes n’avaient pas eu le temps de profiter de l’amour et de la vie. Ils avaient eux-aussi tout à perdre. Parmi eux, 6 000 furent massacrés ou tués par les Allemands ou par les collaborateurs qui suivaient le maréchal Pétain et qui étaient devenus leurs alliés, 25 000 furent fusillés, 27 000 moururent en déportation. Nous ne pouvons pas brader aujourd’hui la mémoire des sacrifiés d’hier. Nous n’avons pas le droit de vendre à l’encan la liberté qu’ils nous ont su nous rendre et dont le prix a été si élevé. Le monde et l’Europe n’ont jamais officiellement condamné les crimes du communisme de Staline qui ont causé 60 millions de victimes et de ceux de Mao qui ont provoqué 90 millions de morts. Il n’y a pas eu de tribunal de Nuremberg pour juger leurs massacres. Un crime non reconnu et non condamné finir par donner raison à son auteur lorsque ce dernier est acquitté par l’indifférence et par l’oubli. Suivant le comportement qui est et qui sera le nôtre, suivant que nous soyons indifférents ou solidaires, et prêts à oublier le viol et le meurtre des femmes et des enfants, comme le massacre des vieillards, le sang versé par la guerre et par les colonnes infernales qui étouffent l’Ukraine perpétuera notre esprit de lâcheté ou notre esprit de résistance. Croyants ou non croyants, nul parmi nous ne peux rester sourd à la mise en garde de l’Apocalypse lorsque le Christ dit aux gens de Laodicée : “Je connais tes actions, je sais que tu n’es ni froid ni brûlant. Mieux vaudrait que tu sois ou froid ou brûlant ! Aussi, puisque tu es tiède – ni brûlant ni froid – je vais te vomir de ma bouche.” Il est des moments où la neutralité et le refus de prendre parti relèvent de la complicité de meurtre.

Jean-Pierre Guéno

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