This is a repeating event22 juin 2024 12h55
Le lien de l’obscurantisme et du rituel outrancier
Résumé de l'émission
Baptêmes, pratiques initiatiques, rites religieux : les rituels sont indispensables, mais il en est qui deviennent monstrueux parce qu’ils sont outranciers et parce qu’ils aboutissent parfois à des pratiques violentes, souvent mutilantes, voire mortelles. Il n’est pas rare que des bébés ou des adultes meurent noyés au cours d’un baptême chrétien de la même façon qu’il arrive plus souvent qu’on ne le pense que des enfants meurent d’infection après une circoncision pratiquée tant dans le cadre du judaïsme, que dans le cadre de l’islam ou de certaines traditions du christianisme oriental, copte en particulier, ou encore animistes dans certaines tribus, au Mali, en Afrique du Sud ou ailleurs.
Que dire de la barbarie de l’excision encore trop souvent pratiquée en bas âge chez les filles, puisque la circoncision est réservée aux garçons. Les circonciseurs et les exciseuses rituels sont souvent des rebouteux, des guérisseurs ou des « pratiquants » pieux formés sur le tas et qui opèrent trop souvent avec une lame de rasoir. Ils sont rarement médecins, encore moins urologues, anesthésistes ou chirurgiens et leur activité relève de la pratique illégale de la médecine. Religieux, profanes ou païens, trop de rituels relèvent en vérité de la superstition, à l’image des rituels d’exorcisme qui caractérisaient il y a encore quelques décennies la cérémonie du baptême chrétien. A force de relever d’une certaine forme de fanatisme, et de pratiques intégristes et radicalisées, ils en deviennent criminels.
Pratiqués chez des nourrissons ou sur des enfants, un baptême, une circoncision, une excision ne relèvent-ils pas de l’emprise et de l’abus de faiblesse, voire d’une certaine forme de viol, d’abus d’ordre sexuel et de pédocriminalité ? La question mérite d’être posée. Ne rejoignent-ils pas d’autres rites initiatiques, d’autres rites de passage, d’autre marques d’appartenance imposées tels que le tatouage, les perforations, les scarifications, les incisions ? Tout ce qui mutile, tout ce qui dégrade le corps humain de façon irréversible, toute épreuve de souffrance dite initiatique relève bel et bien d’une forme de pratique et de bizutage à la fois sectaire, stupide, barbare, criminelle et monstrueuse. On pourrait même aller jusqu’à parler de sacrifice humain. Jusqu’en 2016, sans baptême, point de paradis, pour les enfants morts en bas âge : leurs âmes étaient condamnées à errer dans les «Limbes». Jusqu’en1962, les sépultures chrétiennes étaient encore refusées aux enfants morts sans baptême. Il fallut attendre 1970 pour que soit introduite la possibilité d’une messe de funérailles pour les enfants non baptisés. Il devrait y avoir une « majorité rituelle » ou religieuse comme il existe à présent une majorité sexuelle. Afin de redonner tout son pouvoir à la règle du consentement.
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