Le lien des gens d’âme

04mai12h5513h00Le lien des gens d’âme12h55 - 13h00 AnimateurGueno Jean-PierreÉmissionInstants d’Histoire

Résumé de l'émission

Le lien des gens d’âme

On connaît les gendarmes, les juges et les policiers. On connaît les gens et les gardes du corps que sont les médecins et les agents de protection rapprochée. On connaît les psychologues et les psychanalystes. Ceux qui prennent soin de notre sécurité physique, matérielle et mentale. Ceux qui protègent notre santé et notre vie. Tous nous défendent. Tous nous empêchent de nuire aux autres et de nous nuire à nous-mêmes. Tous nous gardent contre les abus d’autrui et contre nos propres travers. Tous cherchent autant à prévenir qu’à guérir. Et quand leur action prend un caractère répressif, c’est en général dans notre intérêt. Mais il est une autre catégorie d’anges gardiens qui n’incarnent pas la force, qui ne veillent pas au respect des lois humaines, qui ne se contentent pas de veiller sur nos corps et sur nos esprits. Il faut parler des gens d’âme, de ceux qui cherchent à guérir les âmes en les révélant, en les apaisant et en le rapprochant. On a connu des prêtres inquisiteurs, des prêtres répressifs, des prêtres qui jugeaient, des prêtres qui condamnaient. On a connu des prêtres égarés, des prêtres prédateurs, des prêtres corrompus, des prêtres pervers, des prêtres dévoyés, des prêtres imbus d’eux-mêmes. Mais la plupart restaient propres et dévoués ; ils restaient d’humbles fantassins de leurs églises. Toujours au service des autres. Des anges gardiens terrestres. Les anges gardiens du quotidien. Il nous faudrait aussi des prêtres laïcs. Qui ne se réclament d’aucune religion, sinon de celle de l’autre. Des chevaliers de la prière et de l’action, officiant dans des temples immatériels. Des apôtres du sentiment qui ne se mêlent pas de nos unions charnelles mais seulement de nos unions spirituelles. Des thérapeutes au regard pur, qui prendraient soin de nos états d’âme, sans volonté de prosélytisme, d’emprise ou de manipulation. Ils nous apprendraient à savoir tomber. A savoir descendre pour remonter. Ils nous aideraient à rebondir. Ils nous aideraient à grandir. Ils nous aideraient à recycler notre part de fange en misant sur notre part de ciel, à concilier notre part d’ombre et notre part de lumière. Ils nous rappelleraient à quel point nous ne sommes tous que des migrants beaucoup trop solitaires sur le chemin complexe et tortueux qui mène de la pesanteur vers la grâce.

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