Le lien divin de la danse

08jan12h5513h00Le lien divin de la danse12h55 - 13h00 AnimateurGueno Jean-PierreÉmissionLe souffle du Diable et le soupir de Dieu

Résumé de l'émission

Chaque année depuis trente ans, trois jours du mois d’août sont consacrés à la nuit, à la danse des étoiles. Au spectacle d’un ballet sans seconds rôles, sans petits rats de l’Opéra. A la représentation d’une compagnie de danseuses étoiles, de météores, à une chorégraphie céleste, à la pluie de ces étoiles filantes qui ne sont en réalité que de la poussière d’étoiles. Le moment est alors venu de poser nos corps lourds sur une terre bercée par le grésillement du chant des grillons ; de tourner nos visages vers l’infini. Tout est grave dans la danse contemplée. Tout y est dense sous l’apparence de l’insouciance, de la légèreté, de la frivolité, de la grâce et de la volupté. En réalité, tout danse autour de nous. Rien n’est immobile. L’immense groupe de nos galaxies danse à travers le grand continent galactique auquel nous appartenons : Laniakea. Notre amas de galaxies danse à 2,1 millions de kilomètres heure en direction de l’amas de galaxies de la Vierge. Notre galaxie danse dans le cosmos à 400 000 kilomètres heure, et notre Voie lactée percutera la galaxie d’Andromède dans 4 milliards d’années. Le soleil danse autour de notre galaxie à la vitesse de 200 à 250 kilomètres à la seconde. La lune danse autour de la terre comme elle tourne sur elle-même. La terre danse autour du soleil à 30 kilomètres par seconde comme elle tourbillonne sur elle-même à 1000 kilomètres heure. Et que nous marchions ou que nous courrions, nous dansons et nous nous agitons sur la terre, seuls, en couples, en famille ou avec la foule. Nous dansions déjà au sortir du ventre de nos mères. C’est la force de gravitation qui nous fait défier les lois de l’équilibre en nous attirant vers la terre. La plus belle danse, c’est celle qui nous fait tourner autour des autres et qui nous attire vers eux, avec en prime une danse particulière : le pas de deux qui nous attire vers l’autre, sachant que nous n’en ferons jamais le tour. La danse amoureuse qui nous unit et qui nous permet parfois de danser avec nos enfants et avec les enfants de nos enfants. Notre danse quotidienne nous fait parcourir environ 7500 pas chaque jour et ni nous avions à convertir les 170000 kilomètres franchis dans une vie moyenne, notre danse nous aurait fait effectuer quatre fois le tour de la terre. Seul notre sommeil, qu’il relève du monde du jour ou de celui de la nuit, semble suspendre notre danse permanente. Il cède alors la place à la danse de nos rêves. Nos vies relèvent à la fois du tango et de la valse brève, de ces danses graves qui s’altèrent et se désynchronisent avec le temps. Et quand la vieillesse s’en vient à briser la danse de nos pas, alors cela veut dire qu’il est grand temps pour nous d’aller danser avec les étoiles en les rejoignant enfin. « Alors on danse » chante Paul Van Haver dit « Stromae » lorsqu’il danse sa chanson de 2010. Et tout recommence peut-être.

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