Les Etats Unis d’Europe
Résumé de l'émission
Les Etats Unis d’Europe
C’est à Rochefort le 9 septembre 1843 alors qu’il déjeune au Café de l’Europe, que Victor Hugo qui revient d’Espagne avec sa maîtresse Juliette Drouet apprend en lisant le journal Le Siècle daté du 7 la mort de sa fille Léopoldine qui s’est noyée le 4 septembre à Villequier, avec son mari. La vie pour lui ne sera jamais plus comme avant mais ne l’empêchera pas de rester un visionnaire. Le 21 août 1849, Victor Hugo préside à Paris le Congrès de la paix, organisé par une association née en Grande-Bretagne, qui rassemble d’éminentes personnalités venues de toute l’Europe et de l’Amérique et qui propage le principe de la paix universelle. Aux congressistes enthousiastes et médusés, il déclare, dans une envolée restée célèbre : « Un jour viendra où l’on verra ces deux groupes immenses, les États-Unis d’Amérique, les États-Unis d’Europe placés en face l’un de l’autre, se tendant la main par-dessus les mers, échangeant leurs produits, leur commerce, leur industrie, leurs arts, leurs génies, défrichant le globe, colonisant les déserts, améliorant la création sous le regard du Créateur, et combinant ensemble, pour en tirer le bien-être de tous, ces deux forces infinies, la fraternité des hommes et la puissance de Dieu ! ». Deux ans plus tard, le 17 juillet 1851, à l’Assemblée législative, où il a été élu, il s’écrie : « La France a posé au milieu du vieux continent monarchique la première assise de cet immense édifice de l’avenir, qui s’appellera un jour les États-Unis d’Europe. ». Jusqu’à sa mort, le 22 mai 1885, cette idée ne cesse d’habiter « l’homme Océan ». Jusqu’au chêne qu’il plante à Guernesey et qu’il baptise « Chêne des États-Unis d’Europe » et jusqu’à son testament olographe dont le codicille du 31 août 1881 précise qu’il donne tous ses manuscrits et tout ce qui sera dessiné par lui « à la bibliothèque nationale de Paris qui sera un jour la Bibliothèque des Etats-Unis d’Europe. »