Ce soir, je vais voir une performance, création 2024 bien sûr, signée par l’Uruguayenne Tamara Cubas. Cette œuvre, qui n’a pas encore de nom, s’inscrit dans un projet d’ensemble nommé Sea of Silence : la mer du silence, ou peut-être plutôt « le monde du silence », si l’on veut faire référence à un célèbre commandant, mais avec une dimension tragique contemporaine qui n’existait pas de son temps.
Il est un récit biblique, dans la Genèse exactement, qui raconte que Loth et son épouse sont autorisés à fuir leur ville de Sodome, alors frappée par la foudre divine et en flammes. Or La femme de Loth, bravant l’interdiction qui lui a été faite, se retourne pour voir cette terrible destruction, et elle est changée en statue de sel. C’est ce sel recouvre le plateau de Sea of silence, sur lequel se dressent sept femmes issues des quatre coins du monde. Elles sont puissantes, guerrières et elles ont en commun une même volonté de désobéir et de résister.
Tamara Cubas s’intéresse depuis plusieurs années aux mouvements migratoires. Sea of Silence s’intéresse aux femmes qui n’ont pas pu quitter leur pays en abandonnant leur famille, leur culture et leur identité. La performance leur donne une voix, mélangeant les langues, les chants et les danses : comme un grand rite d’invocation pour faire trembler le monde, et aussi pour le réenchanter.
C’est ce soir à 19 h, au théâtre Benoît XII, et jusqu’au 9 juillet.
©2022 - Fréquence protestante - Tous droits réservés - Conception : PUSH IT UP
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