Sylvae Sacrae, La forêt des solitaires

01mai8h3031(mai 31)23h30Sylvae Sacrae, La forêt des solitaires8h30 - 23h30 (31)(GMT+02:00)

Résumé de l'émission

SYLVÆ SACRÆ – LA FORET DES SOLITAIRES
Musée de Port-Royal des Champs
7 avril – 4 juillet 2022

Á travers un choix d’une cinquantaine de dessins et gravures, provenant des collections de l’Albertina de Vienne, de la collection Frits Lugt conservée à la Fondation Custodia (Paris), ou du département des Arts graphiques du Louvre, l’exposition Sylvae Sacrae – La forêt des Solitaires propose au visiteur un voyage à travers les déserts rêvés du XVIIe siècle : sombres forêts, lieu de ressourcement intérieur ou jardin de Paradis.

En 1639, un groupe de gentilshommes décida de quitter le monde et de se retirer dans une sorte d’ermitage, d’abord aux portes de l’abbaye de Port-Royal de Paris, puis, après une année d’errance, dans les bâtiments abandonnés de l’abbaye de Port-Royal des Champs. En se retirant dans ce qu’ils désignaient comme un désert, ils entendaient renoncer entièrement aux affaires du monde pour ne plus penser qu’à leur salut.

Ceux qu’on appellera plus tard les « Solitaires » de Port-Royal partagèrent leur temps entre l’entretien des forêts, la culture des jardins et des vergers de l’abbaye des Champs et se livrèrent à d’importants travaux de recherche et d’écriture. La forêt de Port-Royal évoquait puissamment les décors que les artistes, depuis plus d’un siècle, avaient choisi pour représenter les déserts d’Égypte, de Syrie et de Palestine dans lesquels les premiers ermites de l’histoire de l’Église s’étaient retirés au IVe siècle. Á travers cette culture visuelle, et la lecture des Vies des Pères des déserts, traduites entre 1646 et 1651 par Robert Arnauld d’Andilly, frère aîné de la Mère Angélique, les « Solitaires » de Port-Royal pouvaient imaginer qu’ils revivaient pleinement la vie de leurs illustres modèles.

Ce thème des Pères des déserts avait été mis à la mode dès le début du XVIIe siècle et avait été l’objet d’une importante production d’images, à la fin du XVIe siècle en Italie du nord autour de Girolamo Muziano puis, les années suivantes, par Maarten de Vos à Anvers et Abraham Bloemaert à Amsterdam, qui réalisèrent chacun plus de deux cents dessins sur ce thème. Ces nombreuses représentations furent gravées par les frères Sadeler à Munich et à Venise et presque immédiatement copiés par les graveurs flamands installés à Paris. Le projet d’une grande édition illustrée des Vies des Pères du désert échoua sans doute avec la dispersion de la communauté des « Solitaires » de Port-Royal en 1656.

Commissaire de l’exposition :
Philippe Luez
Conservateur général du Patrimoine
Musee.port-royal@culture.gouv.fr
Tel. : +33 1.39.30.72.72

A propos de l'évènement

Musée de Port-Royal des Champs
7 avril – 4 juillet 2022