Alban Berg (1885-1935), fou de poésie et de musique, fut d’abord autodidacte en musique avant de devenir à partir de 1904 un des élèves favoris d’Arnold Schönberg.
Même si son catalogue ne compte que treize œuvres, ce sont des partitions phares qui ont bouleversé la création musicale au XXe siècle : outre ses deux opéras, Wozzeck et Lulu, la Suite lyrique pour quatuor à cordes ou le Concerto pour violon « A la mémoire d’un ange », sont devenus des références absolues. Or, bien plus qu’autobiographiques, ses œuvres mettent en évidence la singularité de son processus créateur reflet de ce qui l’animait : son désir de nouer la sensualité, la spiritualité et la pensée (körperlich, seelisch, geistlich selon ses propres termes), désir subsumé par sa prédilection pour le Klang (la sonorité), comme pour les textures musicales contrôlées dans leur moindre détail, à l’instar du travail du rêve qui cache le contenu latent dans une présentation manifeste séduisante et énigmatique.
Élisabeth Brisson, agrégée et docteur en histoire, est notamment auteure de plusieurs ouvrages sur Beethoven, et a publié Alban Berg au miroir de ses œuvres (éd. Aedam Musicae).
Alban Berg par Élisabeth Brisson dans Cantabile de Marc Portehaut, ce dimanche 7 février à 12h30 sur notre antenne, puis à retrouver en podcast.