Alors que l’avenir de la Nouvelle-Calédonie revient dans l’actualité avec la perspective d’un troisième référendum, Christian Blanc, préfet, ancien secrétaire d’État chargé du Développement de la Région capitale et de la création du Grand Paris, qui a dirigé notamment la RATP et Air France, est l’invité de Dialogue, une émission de Myriam Lemaire. Invité aussi, le pasteur Jacques Stewart, ancien président de la Fédération protestante de France, qui a accepté de participer depuis l’Ardèche à cet entretien.
Christian Blanc a été un acteur important de l’histoire récente de la Nouvelle-Calédonie, entre 1984 et les accords de Matignon de 1988.
Trente ans après, il apporte un témoignage exceptionnel sur cette période mouvementée.
Son livre La force des racines Kanak en Nouvelle-Calédonie (aux éditions Odile Jacob), qui se lit comme un roman, est à la fois un récit historique et la chronique d’une aventure personnelle. Apportant de nombreux témoignages inédits, il nous plonge au cœur des négociations entre les principaux protagonistes, métropolitains (Edgar Pisani, Michel Rocard, François Mitterrand), Calédoniens (notamment Jacques Lafleur) et les chefs kanak, Jean-Marie Tjibaou et Yeiwéné Yeiwéné).
Christian Blanc présente d’abord la Nouvelle-Calédonie, territoire lointain et méconnu, surnommé « le caillou » situé en plein Océan Pacifique, habité par les Kanak, population originelle, et les « Caldoches », les Blancs. Le pays a été évangélisé aux alentours de 1840 par la London Missionary Society, et l’on considère que le protestantisme s’y est durablement installé grâce au pasteur et ethnologue Maurice Leenhardt, qui y a séjourné entre 1902 et 1926.
En 1988 et face à la situation politique insurrectionnelle dans la Grande Ile, le Premier ministre de l’époque, Michel Rocard, envoie sur place une « mission du dialogue ». Composée d’hommes de bonne volonté, hauts-fonctionnaires et religieux, dirigée par Christian Blanc, elle va à la rencontre des différentes forces politiques et de la population, rendant bientôt possible la signature des Accords de Matignon par les indépendantistes et leurs adversaires.
Christian Blanc rappelle les moments forts, parois tragiques, les relations humaines intenses qui se sont nouées, sous l’auspice de cette déclaration de Jean-Marie Tjibaou : « Quand on se coupe le doigt, la couleur du sang est toujours rouge, quelle que soit la couleur de la peau. C’est ce qui donne à l’humanité l’unité et la fraternité des hommes sur terre… »
Dialogue, une émission proposée par Myriam Lemaire, à écouter samedi 22 mai à 21 h sur notre antenne (100.7FM/web/DAB+) et ensuite à retrouver en podcast.