Pour Mona Ozouf, le bien le plus précieux c’est la liberté : liberté de conscience, d’exprimer sa pensée et de partager avec les autres, de faire des projets. Que serait l’amour sans la liberté ?
Mona Ozouf est historienne et philosophe. Elle a été directrice de recherche à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), spécialiste d’une part de l’éducation, et d’autre part de la Révolution française.
Née le 24 février 1931 en Bretagne dans le Finistère, elle a été élevée notamment par sa grand-mère dans la culture bretonne. Agrégée de philosophie, diplômée de l’École normale supérieure, elle s’engage dans la carrière universitaire et publie de nombreux ouvrages. Engagée au Parti communiste après les événements de Budapest en 1956, elle militera toujours pour la liberté, et récemment encore : pour le droit de parler la langue bretonne, pour les causes féministes, contre le colonialisme américain et notamment la guerre en Irak contre Saddam Hussein.
C’est un cadeau de confiance qu’elle nous fait, à nous auditeurs, en mêlant le récit de son enfance à ce qui représente, à travers les siècles, l’espérance qui a animé les “députés” de 1789 pour le premier mot de notre devise républicaine “liberté, égalité, fraternité”. Son propos est ponctué par les faits historiques qui ont marqué la France, par exemple la décision prise par Jules Ferry en 1881 de rendre l’école gratuite, laïque et obligatoire pour que tous les enfants français apprennent à lire, à écrire et à compter. Autrement dit, à être librement eux-mêmes et découvrir les autres.
Elle nous parle aussi de 2021, de la manière dont nous usons de notre liberté : savons-nous la limiter au profit d’autrui ? Ne sommes-nous pas sectaires ? En gommant le passé qui nous a façonné, en occultant parfois la tradition pour vouloir tout, tout de suite, n’est-ce pas oublier ce bien précieux : la liberté ?
Cette émission est à écouter ce lundi 18 octobre à 12h05 sur notre antenne (100.7 FM, web et DAB+). Puis disponible en podcast.