Le duo formé depuis bientôt trois décennies par Sandrine Tilly et Anne Le Bozec est devenu un référent incontournable de la littérature pour flûte et piano.
Sandrine Tilly et Anne Le Bozec avaient 17 et 18 ans lorsqu’elles ont dévoré la Sonate de Prokofiev sans, croyaient-elles, en laisser une miette. À cette époque, cette œuvre existait pour elles par la passion qu’elles lui vouaient, l’énergie et l’instinct qu’elles lui offraient. Les années ont passé, l’expérience, les rencontres, la vie sont passées par là. Les œuvres découvertes jeunes s’approfondissent au contact d’influences multiples, sans renier l’identité propre: quoiqu’au fait du langage russe, nos deux musiciennes demeurent françaises, européennes, et de ce croisement des cultures naît une richesse nouvelle.
Au temps de leurs études, deux partitions sommeillaient sur un coin du piano tandis que tempêtait la sonate de Sergueï Prokofiev: celles de Paul Juon et d’Edison Denisov. À l’heure du réveil, ces deux partitions au bois dormant ont pris une place qui semble toujours avoir été la leur; l’une par son croisement d’influences entre Allemagne et Russie, l’autre par sa radicalité, son geste visionnaire. À ce triptyque étonnamment complémentaire s’est ajoutée avec naturel la sonate de Yuri Kornakov qui figure à ce programme, empreinte de l’influence de Chostakovitch. Il était donc l’heure du fruit mûr: ainsi naît un programme de disque.
Ce dimanche 13 février à 12h30, dans Cantabile, Marc Portehaut reçoit Sandrine Tilly et Anne Le Bozec pour nous entretenir de ce disque qui vient de sortir sur le Label Maguelone.
Une émission disponible en ré-écoute par la suite en podcast.