Elles avaient lu leurs livres, elles les avaient appréciés et ont invité leurs auteurs sur nos ondes… Dans son Midi Magazine, Claude Boulanger a reçu Philibert Humm le 24 octobre dernier pour son livre Roman fleuve ; et avant cela, Marion Rouillard avait reçu Sabyl Ghoussoub, auteur de Beyrouth-sur-Seine, dans le cadre des Impromptus de Fréquence Protestante, en septembre…
Philibert Humm a reçu le prix Interallié 2022 pour ce livre, qui raconte le périple de trois jeunes gens sur la Seine, au mépris du danger, au péril de leur vie, et malgré les supplications de leurs fiancées respectives. Ils l’ont fait pour le rayonnement de la France, le progrès de la science et aussi un peu pour passer le temps.
Il en résulte un roman d’aventure avec de l’action à l’intérieur et aussi des temps calmes et du passé simple. Comme le disent les Éditions des Équateurs dans leur présentation : “Ceci est une expérience de lecture immersive. Hormis deux ou trois passages inquiétants, le suspense y est supportable et l’œuvre reste accessible au public poitrinaire. À noter, la présence de nombreux adverbes. L’éditeur ne saurait être tenu responsable des mauvaises idées que ce livre ne manquera pas d’instiller dans le cerveau vicié des nouvelles générations gavées d’écran et pourries à la moelle.”
L’émission est à réécouter ci-dessous :
Quant à Beyrouth-sur-Seine, il a été récompensé par le Goncourt des lycéens 2022.
Alors qu’en 1975 ses parents décident de vivre à Paris pendant deux ans, le Liban sombre dans un conflit sans fin. Comment vivre au milieu de tout cet inconnu parisien quand tous nos proches connaissent la guerre, les attentats et les voitures piégées ? Déambuler dans la capitale, préparer son doctorat, voler des livres chez Gibert Jeune semble dérisoire et pourtant ils resteront ici, écrivant frénétiquement des lettres aux frères restées là-bas, accrochés au téléphone pour avoir quelques nouvelles. Très vite, cependant, la guerre pénètre le tissu parisien : des bombes sont posées, des attentats sont commis, des mots comme « Palestine », « organisation armée », « phalangistes » sont prononcés dans les journaux télévisés français.
Les années passent, le conflit politique continue éternellement de s’engrener, le Liban et sa capitale deviennent pour le narrateur un ailleurs dans le quotidien, un point de ralliement rêvé familial. Alors, il faut garder le lien coûte que coûte, notamment à travers ces immenses groupes de discussion sur WhatsApp. Le Liban, c’est la famille désormais.
Incisif, poétique et porté par un humour plein d’émotions, Beyrouth-sur-Seine est une réflexion sur la famille, l’immigration et ce qui nous reste de nos origines.