Un témoignage rare et passionnant, celui de Joseph Finkelsztajn, peintre et cinéaste, qui a réalisé un court-métrage sur sa mère, échappée de justesse et survivante du ghetto de Varsovie. C’était il y a quatre-vingts ans, le 19 avril. Un Impromptu de Fréquence Protestante pour commémorer cette date.
Le 19 avril 1943, à la veille de la Pâque juive, le ghetto de Varsovie se soulève, dans une tentative désespérée de résister à l’occupant nazi. Situé en plein centre de la capitale polonaise, sur environ 400 hectares, ce ghetto rassemblait 381 000 personnes en janvier 1941, soit près de 40 % de la population de la ville et des environs, et 439 000 en décembre de la même année. Les conditions de vie étaient épouvantables, inhumaines, la famine a décimé une partie des habitants (80 000 personnes en un peu plus d’un an).
La mère de Joseph Finkelsztajn a vécu dans ce ghetto. À la veille de l’insurrection, suivie par la déportation en masse de tous les survivants, la mère de Joseph Finkelsztajn parvient à s’échapper de cet enfer. Joseph, né bien plus tard, porte toujours les stigmates psychologiques de cette terrible période. Il a tenté de les sublimer par la réalisation d’un court métrage, intitulé « Le cri du ghetto résonne encore ». Lui-même père d’un garçon, il s’interroge sur la transmission à la fois du traumatisme et de la résilience.
Un témoignage unique et passionnant, pour commémorer le quatre-vingtième anniversaire de l’insurrection et de la liquidation du ghetto de Varsovie.