Les vacances, tout comme les périodes de fêtes, sont propices aux promenades. Or quand l’hiver sévit, que les éléments se déchaînent et rendent boueux les petits chemins, il existe une alternative trop souvent oubliée : le musée.
Nos pas, en ce début d’année 2025, nous ont conduit dans la belle ville de Saintes, cité moyenne sise au cœur de la Saintonge, sur les rives de la Charente. Une ville antique, qui doit une partie de sa prospérité ancienne à ce fleuve, voie de communication commerciale, et aujourd’hui à son beau patrimoine gallo-romain, médiéval et classique.
Trois musées forment un ensemble parfait pour faire connaissance avec la région, son histoire et ses habitants anciens et moderne. Le Musée archéologique, en premier lieu, témoigne de l’apogée antique de la ville, et présente plusieurs pièces magnifiques : des amphores, des carafes en verre miraculeusement sauvegardées, et des sculptures. Des cartes, présentées de façon très didactiques, racontent les différentes respirations de la ville et invitent à se rendre aux arènes, bien préservées, et à en apprendre davantage sur l’arc Germanicus, qui n’est pas “de triomphe” mais provient d’un pont sur la Charente aujourd’hui démantelé.
Il faut ensuite aller au Musée de l’Echevinage, où l’on peut voir plus d’une centaine de tableaux, un Jan Brueghel dit “de velours” et un petit Courbet très touchant, témoignant de la visite dans cette ville de ce maître du réalisme, invité par un mécène local, Etienne Baudry, et par le critique Jules Castagnary. Son séjour, prévu pour une quinzaine de jours, a duré un an et a inspiré notamment Louis-Auguste Auguin, grand spécialiste des paysages saintongeais.
Enfin, le musée Dupuy-Mestreau, situé dans une magnifique maison du XVIIIe siècle, contient les collections d’Abel Mestreau (1855-1939) : enseignes commerciales, faïences, peintures, bijoux, costumes et coiffes régionales, armes et jusqu’à la reconstitution d’un intérieur paysan saintongeais assez saisissant. On y trouve même une authentique paire de pantoufles portées par Louis XVI dans sa prison du Temple, ainsi que des pièces de bois sculptées par les bagnards de Cayenne.
Bref, si vos pas vous conduisent à Saintes, n’hésitez pas : allez au(x) musée(s) !