Pour “Un œil sur la télé”, Myriam Lemaire reçoit Armin Arefi, co-auteur d’un documentaire remarqué que les Gardiens de la révolution, ce corps pléthorique qui forme presque un État dans l’État.
Grand reporter au Point, Armin Arefi analyse le documentaire “Gardiens de la révolution – Les maitres de l’Iran” dont il est co-auteur avec la réalisatrice Julie Lerat. Un film très éclairant en lien avec l’actualité, diffusé sur Arte le 1er juillet 2025 et disponible sur arte.tv.
Il explique son intérêt pour ce sujet dont on parle peu, alors que le corps des gardiens de la révolution, ou Pasdaran, est le véritable maitre de l’Iran. Créée en 1979 par l’ayatollah Khomeyni, cette milice a joué un rôle de premier plan dans la guerre Iran-Irak, de 1980 à 1988. Après la guerre, elle a accaparé tous les pouvoirs, devenant un État dans l’État. Cette armée parallèle, plus puissante que l’armée régulière, est responsable du programme nucléaire, contrôle l’économie et assure la répression des opposants au régime islamique et au guide suprême, Ali Khamenei, dont elle est le bras armé. Elle a contribué au développement de l’influence iranienne au Moyen-Orient, en finançant et équipant, avec la force Al-Qods qu’elle a créée, les milices chiites au Liban, à Gaza, en Irak, en Syrie, au Yémen. Mais à la suite de l’attaque du Hamas en Israël, le 7 octobre 2023, cet axe chiite s’est effondré, privant les Gardiens de la révolution de leurs relais.
Le 13 juin 2025, les bombardements israéliens ont éliminé en premier leurs principaux responsables, leur infligeant une humiliation.
Quelles sont les conséquences et les suites de “la guerre des 12 jours” ? Armin Aréfi évoque la répression accrue envers les dissidents accusés de collaboration avec le Mossad, et l’accusation d’espionnage pour le Mossad visant les otages français, Cécile Kohler et Jacques Paris, qui risquent une condamnation à mort. Il rappelle les menaces de retrait de l’Iran du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et de construction d’une bombe atomique, ce qui pourrait entrainer une nouvelle intervention militaire mais estime que les négociations sur le nucléaire pourraient reprendre. Il souligne que la population iranienne, en majorité opposée au régime des mollahs, ne s’est pas révoltée et que sa chute parait difficile car l’opposition est divisée et ne dispose pas de force armée. Mais, après la disparition du guide, un coup d’État dirigé par les gardiens de la révolution serait possible.
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