On verra, dans ce livre, Lénine faire du vélo au parc Montsouris et la reine Victoria décorer l’aïeul pour sa bravoure en Crimée. On rencontrera bien d’autres personnages encore, fameux comme anonymes.
L’action commence vers 1830 dans un obscur village de la Creuse, avec René Devoise et Annette Vacher, elle s’achève un siècle et demi plus tard à Madagascar puis à Paris avec Lucien, sur les rives de l’an 2000. Entre les deux, l’Histoire, les guerres, les mariages, les enterrements, le grand fleuve tempétueux des générations.
Sylvain Ouillon a voulu embrasser cette folle continuité en croisant l’intimité des histoires familiales avec la fresque sociétale et le théâtre politique : l’éducation, la vie professionnelle, les voyages, les rencontres, à la manière d’un vaste roman d’apprentissage. Un œil sur les éphémérides, Sylvain Ouillon fait parler la grande mémoire en véritable chef d’orchestre, n’hésitant pas à bifurquer selon les surprises, les citations, composant à mesure, gourmand, insatiable, une saga exceptionnelle de vies ordinaires. Les jours fait résonner la longue chaîne des vivants et des morts, en un tableau grandiose et enlevé de la destinée humaine.
Dans Anachroniques, l’émission des primo-romanciers, Alban Guyomarc’h reçoit Sylvain Ouillon pour Les jours, mardi 30 mars à 13h15 sur notre antenne, puis à retrouver en podcast.