Envié, haï, brocardé, le bourgeois a façonné puis possédé le monde moderne en faisant preuve d’une incroyable capacité d’assimilation de toutes les valeurs. Il a disparu du champ social.
Sa succession est assurée par le technicien, mais Jacques Ellul, historien du droit, sociologue et théologien protestant libertaire français, dont le seul principal désaccord avec Guy Debord aura certainement été sa foi dans les Évangiles, montre que la classe ouvrière et la gauche dans son ensemble ont complètement intégré sa vision du monde.
Le bourgeois moderne est un technocrate – conservateur ou soixante-huitard – voué au culte du néant et à la célébration de la société du spectacle. Autant dire que ce livre, Métamorphoses du bourgeois, écrit à la veille de Mai 68, n’a rien perdu de sa pertinence, et déboulonne pas mal de chromos, tout en racontant la saga assez fabuleuse d’une classe sociale protéiforme.
Indispensable pour comprendre où nous en sommes, vers quoi nous allons.
Pour en parler, Philippe Arondel avait réuni le 11 septembre 2019 dans un Midi-Magazine, autour de la figure de Jacques Ellul, penseur de la technique et de l’aliénation, Jean-Pierre Jézéquel et Gérard Paul. Une émission que nous vous proposons de réentendre ce mardi 27 avril à 12h05 sur notre antenne (100.7 FM / web / DAB+) puis à retrouver en podcast.