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Fréquence Protestante
Le live

Le pouvoir subversif de la musique

25 décembre 2021
dans Culture
Temps de lecture :3 mins

Jean-Pierre Gueno - Ecrivain, Editeur et Directeur de la Culture du Groupe Aristophil et de ses Musées des Lettres et Manuscrits. Il est spécialiste des recits historiques - Photographié au cercle aristophil - 17 Octobre 2014 - Paris

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En Afghanistan, les Talibans diabolisent et interdisent la musique, la danse et la chanson : Euterpe et Terpsichore, deux des neuf muses passées au hachoir de l’obscurantisme et du fanatisme.

En 2016 le film d’Ayat Najafi “No Land’s Song” nous rappelait que la loi de la « Révolution Islamique » interdisait aux femmes de chanter en solo devant les hommes en Iran, afin sans doute de ne pas exciter les hommes. Interdire la musique, c’est à la fois tuer l’humanité et avec elle toute forme de pensée, d’état d’âme ou de religion. Car la force de la musique, c’est d’avoir toujours su faire cohabiter le profane et le sacré, les croyants et les mécréants de toute nature.

La liberté est un chant. Lorsque la musique est bâillonnée, la liberté devient un murmure, une mélopée, une litanie secrète. Interdire la musique, c’est détruire la mémoire individuelle comme la mémoire collective, c’est effacer les berceuses et le chant de nos mères. Interdire la musique, c’est neutraliser la seule langue internationale, la seule langue polyphonique, celle qui n’a pas besoin de traduction, qui est susceptible de rassembler tous les terriens et de faire converger toutes les cultures : la musique, en grec ancien, « l’art des muses ».

La musique qui ne se résume pas à ses portées et à ses partitions : Chateaubriand évoquait aussi « la mélodie intérieure de l’âme », et « la musique des pensées ». Qu’elle soit un produit de l’âme, du cœur, du rythme ou du cerveau, la musique n’a jamais fait bon ménage avec les dictatures. Elle a même parfois fait défaut au sein des démocraties. Platon se méfiait du pouvoir subversif de la musique et prônait une « musique citoyenne » reposant sur des mélodies claires et des rythmes réguliers, gages de vertu et d’ordre dans la Cité. L’Eglise s’est longtemps méfiée de la musique profane et des styles musicaux de la musique sacrée lorsque les notes en étaient trop « voluptueuses », donnant à penser que le Diable pouvait se cacher dans la musique et dans certains madrigaux. 

Dans les camps de concentration nazis, la musique a été l’instrument de torture des tortionnaires et des bourreaux , mais aussi un moyen de lutte pour la survie. Dès 1933, les déportés allemands antinazis des premiers camps de concentration avaient composé un chant des déportés, le « chant des marais ». La chanson « Lili Marleen » avait été interdite par Goebels qui avait voulu faire déporter sont interprète, Lale Andersen, parce le texte de Hans Leip était chanté par les soldats des deux camps entre 1940 et 1945. Les Nazis ont mis à l’index plus de 200 compositeurs , persécuté ou assassiné 10 000 personnes relevant du monde musical. Les Staliniens comme les Nazis ont contré la musique libre par un mélange de censure et de commandes d’Etat.

Les contempteurs de la musique dite subversive visent plus encore le peuple à travers la musique populaire, que l’élite culturelle : le Tango, le Fado, le Swing, le Jazz, le Rock & roll, le Reggae, le Rap, le Slam, le Hip-hop ont été à leur naissance considérés comme des musiques subversives et discréditées comme étant trop lascives ou « dégénérées ». Il n’est pas inutile de rappeler les paroles de la chanson « Noir et Blanc » de Bernard Lavilliers écrites en 1986 : « La musique a parfois des accords majeurs qui font rire les enfants mais pas les dictateurs. De n´importe quel pays, de n´importe quelle couleur, la musique est un cri qui vient de l´intérieur. »

Le souffle du diable et le soupir de dieu, une émission de Jean Pierre Guéno, à écouter samedi 25 décembre à 12h55 sur notre antenne (100.7 FM / web / DAB+), puis à retrouver en podcast.

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