Le dimanche 19 juin, c’était la fin d’un suspense. Réponses étaient apportées à des questions importantes : quelle majorité allait être dominante à la Chambre des députés ? Est-ce qu’Emmanuel Macron allait pouvoir gouverner le pays ?
Selon les chiffres officiels, la majorité présidentielle n’a plus, désormais, la majorité absolue, mais relative. Elle obtient en effet 246 sièges contre 350 dans la précédente Assemblée. La Nouvelle Union Populaire, écologique et sociale devient quant à elle la force d’opposition la plus importante, avec 142 sièges. Mais la véritable victoire revient au Rassemblement National, qui obtient 89 députés contre 8 lors de la précédente législature. Enfin, l’autre grand gagnant est l’abstention, qui s’élève à 54%.
J’ai choisi de passer ma soirée avec les partisans de la NUPES à l’Élysée Montmartre. Dès 19 h plusieurs centaines de personnes s’agglutinaient à l’entrée de la salle. Ils espéraient voir Jean-Luc Mélenchon. Dans la salle, éclairée de violet pour l’occasion, journalistes et militants s’entremêlaient dans un climat d’incertitude et d’espérance, les yeux rivés sur l’écran immense où allaient apparaitre les résultats. Quelque minutes avant, tous les participants étaient plutôt optimistes et rêvaient de voir l’impossible arriver : la NUPES en tête des scrutins.
À 20 h les résultats tombent, la NUPES ne parvient pas à obtenir la majorité. Mais la salle reste joyeuse, surtout à l’annonce de la difficulté de LREM à obtenir la majorité et à l’élimination de figures importantes du parti comme Amélie de Montchalin et Richard Ferrand. Après la joie des résultats, le principe de réalité a repris le dessus et les militants de gauche se sont bien rendus compte que la victoire n’était que partielle. Le RN « sort du bois » et remporte la mise, un Compte tenu du profil social que l’on prête à ces électeurs, c’est de toute évidence une défaite pour les partis de gauche.
À la fin de la soirée, j’ai pu interviewer Corinne Narassiguin, numéro deux du Parti Socialiste et Manon Aubry figure importante et députée européenne de la France Insoumise. Les deux femmes regrettent la non-participation des jeunes de 18-24 ans s’élevant à 75%. La participation de cette catégorie d’âge est importante pour la NUPES car elle vote massivement à gauche. C’est pour elle l’un des défis des prochaines années de redonner l’envie aux jeunes des se rendre aux urnes. L’autre défi est évidemment de combattre les idées de l’extrême droite dans la société et dans l’hémicycle.
Un reportage signé Stéphanie Parreaux, grand-reporter envoyée spéciale, à écouter ci-dessous et sur votre plateforme de podcast préférée.