Mahler n’a qu’à bien se tenir : un festival au nom de son fameux Lied a lieu depuis trois ans dans le bois de Vincennes. Comme lui auparavant, Ariane Jacob (directrice artistique du festival Chant de la Terre et enseignante au CNSMD de Paris), rend hommage à la nature à travers des propositions musicales hautes en couleurs.
Si son envie d’exigence pourrait admettre quelques œuvres de cet éminent compositeur, son souhait est plus universel : réunir au jardin d’agronomie tropicale de Vincennes des artistes d’horizons variés.
« “Nous cherchons à créer une dynamique d’échanges et de partage porteuse de sens. Le Jardin d’agronomie tropicale du Bois de Vincennes est un lieu rêvé de nature et d’histoire pour une écoute sereine et inspirante, autant pour le public que pour les artistes.”
– Ariane Jacob
Zoom sur l’édition 2025 du 12 au 14 septembre
C’est une initiative qui tombe à pic : après la période estivale débordant de festivals aux quatre coins de France et de Navarre, on se retrouve malgré nous plongés dans un gouffre de solitude culturelle en cette période éprouvante de rentrée. Quoi de mieux alors qu’un festival dépaysant, à la lisière de Paris, dans un cadre idyllique ? Le jardin d’agronomie tropicale René Dumont, à l’Est du bois de Vincennes, répond à ce besoin d’évasion, et le festival Chant de la Terre appelle à la communion des cultures.
Le temps d’un week-end (du vendredi au dimanche), la programmation musicale est riche et variée. En ouverture, ce vendredi à 19h30, un récital de piano vient briser le silence du jardin. Placé sous l’égide de Rachmaninoff et Chopin, le premier concert est confié à Macha Kanza une jeune pianiste française, qui choisit de faire dialoguer cinq compositeurs des XIXe et XXe siècles : Chopin, Enesco, Ravel, de Falla, sans oublier Rachmaninoff. Un choix qui déjà dépayse, tant par sa diversité sonore que par ses influences folkloriques (avec notamment la très attendue Fantasia Baetica de Manuel de Falla).
Tout au long du week-end, des balades musicales seront proposées au public, avec des concerts en plein air gratuits et accessibles à tous, des concerts « jeune public », et des récitals explorant des répertoires méconnus, comme le Maqâm méditerranéen, cette année amené par le trio Quatifa (oud, violon et darbouka) samedi 13 septembre à 15h30 au Pavillon Indochine.
Pour clore ce festival, le quatuor Raíces (chant, percussions, clavicorde et contrebasse) de la chanteuse Lia Naviliat Cuncic, qui fait de la musique latine sa spécificité, cette fois-ci mêlera sonorités baroques (le clavicorde était un instrument utilisé au XVIIe et XVIIIe siècles) et musique traditionnelle latine en un seul et même langage ; celui, universel, de la terre.
Un festival qu’on espère pérenne pour l’exigence de sa programmation classique et son ouverture aux musiques traditionnelles du monde, le tout dans un écrin de verdure important du patrimoine d’Ile-de-France, aujourd’hui théâtre d’initiatives culturelles précieuses.
Par Marie Jérémie
Festival Chant de la Terre, du 12 au 14 septembre 2025
Jardin d’Agronomie Tropicale rené Dumont, 45 bis, avenue de la Belle-Gabrielle, Paris 12e
Plus d’informations : https://chantdelaterre.com/