L’image de la personne migrante en France et en Europe est souvent liée dans les discours politiques et médiatiques à l’idée du danger sécuritaire. Le migrant est généralement pensé comme un homme pauvre, plutôt jeune et peu qualifié. Or, dans cette image ne se retrouvent pas, par exemple, les travailleuses migrantes liées au marché de la domesticité, qui sont en large majorité des femmes.
En effet, alors que 57% des travailleurs migrants, tous secteurs confondus, sont des hommes, concernant le travail domestique, 74% sont des femmes. En termes de chiffres, les migrations liées à ce type d’emploi sont loin d’être négligeables : en 2015, l’Organisation Internationale du Travail évaluait ainsi à un peu plus de 150 millions le nombre de travailleurs migrants dans le monde, dont 11.5 millions étaient des travailleurs domestiques. L’organisation estimait que sur 67 millions de travailleuses domestiques dans le monde, 1 sur 5 était migrante.
Interroger le travail domestique dans ses dimensions internationales est donc indispensable.
Dans Cosmopolitique, Anne-Laure Mahé reçoit Alizée Delpierre, chercheuse et enseignante en sociologie au Centre de sociologie des organisations (CSO), une unité mixte de recherche de Sciences Po et du CNRS, et co-organisatrice du séminaire « DomesticitéS dans l’espace et dans le temps » en 2020. Une émission à écouter sur notre antenne (web et DAB+) ce jeudi 12 août à 19h00, et que vous pouvez déjà retrouver en podcast.