« Contre toutes les illusions de progrès et de domination de la nature, nous revenons à la sage conscience de notre vulnérabilité commune. »
Que devient notre monde commun par temps de catastrophe ? Anthropologue, Michel Agier a beaucoup enquêté en Afrique et en Amérique latine. C’est cependant à Paris, un terrain de recherche inattendu, qu’il a écrit ce livre, au moment où nos repères connus semblaient se volatiliser sous les effets du coronavirus.
Reliés les uns aux autres, du marché humide de Wuhan aux mégalopoles américaines en passant par les vieilles villes d’Europe, nous formons une société mondiale dont les corps sont les nouvelles frontières. Et dans ce nouveau rapport aux corps et aux autres, c’est un retour des grandes « peurs cosmiques » qui se joue, ces peurs fondamentales et immémoriales qui disent la vulnérabilité du vivant.
Dans les carnavals du Moyen Âge, on brandissait des épouvantails pour s’émanciper de la peur par le rire. Quelles seront les figures imaginaires qui nous permettront d’affronter ensemble nos peurs ? Trouverons-nous la liberté d’en jouer pour qu’elles ne nous dévorent pas ?
Irriguées de nombreux récits et souvenirs, ces pages nous invitent à une exploration anthropologique. Elles nous aident à décentrer notre regard pour mieux comprendre « ce qui arrive ».
Michel Agier est au micro de Claudine Castelnau pour son Midi-Magazine de ce jeudi 19 août à 12h05 sur notre antenne (100.7 FM / web / DAB+). Une émission d’actualité en ces temps de pandémie à retrouver par la suite en podcast.