Membre du gouvernement pendant la totalité du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, l’actuelle ministre du Travail est devenue, lundi 16 mai, la seconde femme à prendre place à Matignon. Trente-et-un ans après Édith Cresson…
Pour son second quinquennat, vingt-deux jours après sa réélection, Emmanuel Macron a nommé Élisabeth Borne ce lundi 16 mai, au poste de Première ministre. Son prédécesseur Jean Castex avait remis sa démission et celle de son gouvernement peu de temps auparavant, dans l’après-midi. Une passation de pouvoirs s’est tenue dans la foulée, aux alentours de 19 h, dans la cour de l’hôtel Matignon.
D’abord en charge des Transports en 2017, puis de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne avait finalement pris la tête du ministère du Travail, de l’emploi et de l’insertion en juillet 2020. Une page se tourne dans sa carrière avec cette nomination. Elle qui s’était lancée en politique en 1991 en tant que conseillère technique, au sein du cabinet de Lionel Jospin alors ministre de l’Éducation nationale.
C’est aussi un moment historique pour la France. Elle devient la seconde femme à être nommée Première ministre depuis Édith Cresson (15 mai 1991 – 2 avril 1992). Contrairement à ses deux prédécesseurs, Édouard Philippe et Jean Castex, Élisabeth Borne n’a jamais occupé de mandat électif. Un point que le président de la République n’a cependant pas jugé important. En revanche, il voulait à la tête de son gouvernement un Premier ministre « attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive ». Trois domaines maîtrisés par l’ancienne ministre du Travail pendant le quinquennat.
Un parcours atypique
Diplômée de l’École polytechnique, Élisabeth Borne a d’abord été nommée ministre déléguée aux Transports, un domaine qui lui était familier puisqu’elle avait été auparavant présidente de la RATP (Régie Autonome des Transports Parisiens) et directrice de la stratégie de la SNCF (Société nationale des chemins de fer français). Cette familiarité ne lui aura toutefois pas évité nombre de brouilles avec les syndicats de cheminots au cours son mandat, à la suite de plusieurs réformes des transports ferroviaires.
Vient ensuite son portefeuille de ministre de la Transition écologique. Deux faits marquants sont à relever : la loi “énergie-climat”, adoptée en novembre 2019, et la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire de février 2020. Cette passion pour les gros dossiers législatifs refait surface lorsqu’elle est nommée au ministère du Travail, de l’emploi et de l’insertion, après la première vague de contamination à la Covid-19. Sa réforme de l’assurance chômage est sans doute sa décision la plus marquante des cinq dernières années.
Les élections législatives sont maintenant en ligne de mire. Lors de son premier discours, Élisabeth Borne a souligné la nécessité de faire face à l’urgence climatique et écologique, une priorité pour le second quinquennat d’Emmanuel Macron. Elle est évidemment chargée de mener la bataille qui s’annonce dès le 12 juin prochain pour le premier tour des législatives. Un seul objectif pour la nouvelle Première ministre : obtenir la majorité à l’Assemblée nationale afin d’éviter au président de la République cette cohabitation tant souhaitée par les sympathisants de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) conduite par Jean-Luc Mélenchon.
Adrien Hardy
Service Politique, Fréquence Protestante