Nous avons appris que Richard Foin est décédé le 2 août dernier. Toute l’équipe de Fréquence Protestante présente ses sincères condoléances à sa famille et ses proches, et à sa fille, Emmanuelle Klein, animatrice sur notre antenne, notamment de l’émission Oxebo, créée par son père.
Avec l’autorisation d’Emmanuelle, nous reproduisons un extrait du texte qui a été écrit et lu par son frère, Gérard, pendant la cérémonie.
“Richard osait tout, il essayait tout.
La première fois que je l’ai empêché de se noyer, nous étions en vacances au bord d’un étang. J’avais huit ans et lui six et demi. Mon père pêchait et ma mère l’accompagnait. Nous avons eu la permission de nous promener un peu plus loin à condition d’être prudents.
Au début, tout allait bien mais Richard a voulu cueillir des fleurs de nénuphar au bord de l’étang. J’ai voulu l’en empêcher mais sans succès. Comme prévu, il a glissé et a disparu sous la surface. J’ai hurlé. Mon père est accouru, Richard restait invisible et ne remontait pas. Au bout d’un temps qui m’a paru interminable, une main est sortie au-dessus de l’eau. L’instant suivant, mon père le posait sur la berge. Très tranquille et pas affolé du tout, Richard a dit que c’était très beau et qu’il avait vu plein de poissons de toutes les couleurs.
Je pourrais vous raconter beaucoup d’autres anecdotes comme celle-ci datant de son enfance.
Adolescent, il a créé un journal local “le diplodocus souriant”. Après quelques numéros tirés manuellement à une centaine d’exemplaires, il a voulu viser plus haut et a réussi à convaincre un imprimeur professionnel de la rentabilité de son projet pour une édition sur rotatives. Il n’avait que quatorze ans.
Il osait tout, il essayait tout.
Adulte, il a exercé plusieurs métiers : représentant de commerce, peintre, un temps aventurier en Amérique du sud et même crêpier ! Passionné depuis toujours de journalisme, il a animé une émission de radio sur “Fréquence Protestante” dont il était l’un des co-fondateurs. Sa dernière activité fut la vente d’objets artisanaux issus des quatre coins du monde et rassemblés dans sa boutique “Le monde en couleurs” près du Sacré-Cœur. Activité qu’il a tenu comme il a pu jusqu’à la fin de l’année dernière.
Je terminerai par une citation de Jean d’Ormesson :
“Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants”.
Et je ne doute pas que Richard restera longtemps présent dans la mémoire des vivants.”
Sans Richard Foin, Fréquence Protestante n’existerait pas. Qu’il soit ici remercié.