Dans “Une heure avec”, Frédérick Casadesus reçoit Bénédicte Vergez-Chaignon pour présenter le dernier tome des mémoires de Daniel Cordier, ancien résistant, marchand d’art et historien français, célèbre pour avoir été secrétaire de Jean Moulin en 1942 et 1943.
A l’heure où l’antisémitisme et la tentation totalitaire nous menace de nouveau, la publication de l’ultime opus des mémoires de Daniel Cordier, Rétro-Chaos (Editions Gallimard, 370 p. 22 €) vient à point nommé. C’est l’historienne Bénédicte Vergez-Chaignon qui s’est occupée de la transcription et des annotations du texte.
Personnalité connue des auditeurs de Fréquence Protestante, cette femme de science est aussi femme de cœur. Avec méticulosité, rigueur et tendresse, elle nous explique de quelle façon Daniel Cordier travaillait à faire connaître la Résistance française. Elle nous alerte aussi sur le climat général dans lequel notre pays, notre continent se trouve. Un témoignage aussi lumineux qu’instructif, une rencontre, comme toujours émouvante et stimulante.
Les éditions Gallimard font de ce livre la présentation suivante : Rétro-chaos est le récit de vie de Daniel Cordier qui serait demeuré s’il n’avait pas eu le temps de publier Alias Caracalla. Au début des années 2000, il subit une lourde opération. Il profite de sa convalescence pour dresser un bilan. C’est toute son existence qu’il retrace alors, depuis son enfance entre parents divorcés et « séquestration » en pension jusqu’à l’écriture d’Alias Caracalla. Mêlant avec sa spontanéité habituelle anecdotes inédites et réflexions rétrospectives, il raconte la genèse de son engagement à l’extrême droite et la façon dont il s’en déprit sous l’influence de la France libre et de la Résistance. Il évoque non seulement Jean Moulin, son patron vénéré, mais également la très jeune équipe du secrétariat clandestin aux prises avec le dénuement et la peur. Il revient sur ses rapports compliqués avec son autre « grand homme », Jean Dubuffet, au temps où il était un acteur majeur du marché de l’art contemporain. Il explique enfin, de manière détaillée et concrète, comment il se fit historien au fil de sa monumentale biographie de Jean Moulin et comment il reprit possession de son passé en travaillant à Alias Caracalla. Au terme de ce livre, il se demande s’il a vécu « une vie pour rien ». Au lecteur de trancher.
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