Dans son Magazine du 30 avril, David Schwaeger reçoit le président de la Fédération protestante de France, Christian Krieger, en compagnie de Denis Labayle, pour parler d’Adélaïde Hautval et du projet de “panthéonisation”.
Surnommée Haïdi, Adélaïde est la fille d’un pasteur de l’Église réformée d’Alsace-Lorraine. Née dans un village qui appartient alors à l’Allemagne, elle est la septième et plus jeune enfant de la famille. En 1942, elle est arrêtée pour avoir traversé la ligne de démarcation sans autorisation. Emprisonnée à Bourges, elle se distingue en prenant la défense, en allemand, d’une famille juive. En représailles, l’occupant va l’obliger à porter une étoile jaune, assortie d’une mention “Amie des juifs”. Elle est déportée à Auschwitz par le convoi dit des 31 000.
Elle est d’abord affectée au block 22, où elle s’occupe de détenues allemandes, puis est envoyée en au block 10. Le médecin-chef y pratique des « expériences », notamment des stérilisations de femmes en brûlant leurs organes avec des produits caustiques. Adélaïde Hautval refuse d’y participer et est chargée des soins post-opératoires. Lorsqu’un nouveau médecin-chef est affecté à ce service, il lui ordonne de l’assister, ce qu’elle refuse à nouveau. Le , elle apprend qu’elle sera exécutée le lendemain si elle n’accepte toujours pas de participer aux opérations, ce qui ne la fait pas changer d’avis. Son informateur lui administre alors un somnifère, fait peut-être passer un autre cadavre pour le sien et lui sauve ainsi la vie.
Elle est transférée à Ravensbrück le où on l’envoie comme médecin au camp de concentration de Watenstedt, une usine de munitions, puis, l’administration s’apercevant qu’elle était classée “Nuit et brouillard”, elle ne peut plus travailler à l’extérieur de Ravensbrück. Elle voit la libération du camp en avril 1945 mais y reste avec Marie-Claude Vaillant-Couturier, afin de s’occuper des malades qui ne peuvent être immédiatement transportés[4].
N’appartenant à aucun réseau ou organisation de résistance, Adélaïde Hautval n’obtient qu’avec difficulté une carte de déportée résistante qui lui est donnée en 1963. Elle est décorée de l’Ordre national de la Légion d’honneur en pour son dévouement envers les autres déportés dans les camps.
Aujourd’hui, un comité s’emploie à la faire entrer au Panthéon.
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