Après la gifle reçue par leur candidate lors de l’élection présidentielle, les Républicains tentent de sauver les meubles à l’approche des législatives, dans un paysage politique qui semble avoir définitivement enterré les partis traditionnels. C’est dans ce contexte qu’un comité stratégique s’est tenu ce matin au siège du parti. Le 25 avril, c’étaient les députés du groupe Les Républicains qui se retrouvaient pour discuter.
Mines décontractées, sourires devant les caméras, les membres du comité stratégique des Républicains ont conscience de la charge qui pèse sur leurs épaules ce matin-là, en arrivant au siège de leur parti. L’enjeu est clair : clarifier les positions des uns et des autres et adopter une stratégie pour les élections législatives à venir.
A L’issue de la réunion qui aura duré quasiment deux heures, le président du parti Christian Jacob est sorti pour faire le point. Devant un parterre de journalistes, il a affiché son optimisme pour l’avenir, en réaffirmant sans ambiguïté la ligne politique adoptée au lendemain de la défaite de Valérie Pécresse. Pour lui : « Les Républicains resteront un parti indépendant dans la bataille pour les législatives et seront, par la suite, un groupe d’opposition qui sera force de proposition ». Cette position, déjà adoptée en réunion de groupe des députés LR, a été réaffirmée à la majorité en comité stratégique.
Il faut cependant relever l’abstention notoire de Damien Abad au vote. Rappelons que ce dernier n’était pas contre une possible alliance avec la majorité présidentielle… Un article du Figaro relevait d’ailleurs qu’il pourrait être débauché pour entrer dans la nouvelle équipe gouvernementale, au poste de l’Éducation nationale, chantier primordial du chef de l’État. Christian Jacob a préféré renvoyer les journalistes directement à lui afin qu’il lève lui-même les doutes sur ces ambiguïtés.
Aux indécis, le patron du parti a rappelé qu’ « il n’y a pas de double appartenance au sein des Républicains. Impossible d’être LR et membre de la majorité présidentielle, impossible d’être LR et Reconquête ! ». Une chose est certaine, le message est bien passé, surtout chez le maire de Maux, Jean-François Copé qui, après avoir émis l’idée une coalition avec le parti présidentiel, a finalement rétropédalé en adoptant la ligne d’indépendance politique du parti.
Concernant, la stratégie politique, Christian Jacob a déclaré que LR comptait s’appuyer sur son enracinement local, renforcé par sa dernière victoire aux municipales de 2020. Toutefois, dans la conquête des sièges du palais Bourbon, Les Républicains n’iront pas véritablement seuls. Il devrait y avoir un grand rassemblement du Conseil national avec les alliés centristes, notamment ceux de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) le 7 mai prochain. Ce rassemblement devrait marquer le coup d’envoi de la campagne électorale. Selon Christian Jacob, les candidats investis par le parti devront « s’engager à siéger au sein du groupe Les Républicains une fois élus ».
Une absence considérable est à relever : celle de Valérie Pécresse, qui semble être un peu écartée des discussions. Au sein du parti, il est dit qu’elle demeure mobilisée pour les législatives et que la plupart des candidats investis sont des membres de son entourage. Une manière de dire qu’elle continue de peser sur les décisions du parti ? Pour l’heure, la candidate vaincue donne plus l’impression d’être tournée vers le remboursement de sa dette. L’opération survie des Républicains est lancée, une défaite aux législatives représenterait un véritable coup de massue pour ce parti historique, toujours en quête d’identité idéologique.
Par Carlyle Gbei, envoyé spécial