Rendre Paris plus vivable : c’est une problématique à laquelle le journaliste Olivier Razemon tente de répondre. Dans son essai, Les Parisiens, une obsession française, il plaide pour rééquilibrer la population de la capitale.
Impolis, désinvoltes et méprisant : la réputation des Parisiens les précède. La crise du Covid n’a rien arrangé, ces derniers faisant l’objet de nombreuses critiques. Les habitants de la capitale sont entre autres accusés d’avoir favorisé la propagation de l’épidémie. Ce départ soudain d’une partie des Parisiens loin de la capitale, déclenché par les confinements successifs, ont incité Olivier Razemon à s’interroger : au-delà de la crise sanitaire, quel est le sens de cet exode ? Car si cette période troublée a mis en lumière ce phénomène, les sondages révèlent qu’ils sont nombreux à vouloir quitter définitivement la Ville Lumière, et ce bien avant la mise en place de mesures restrictives. Depuis 2012, Paris perd près de 11 000 habitants chaque année. Les franciliens subissent en première ligne les conséquences d’une hyper densité qui ne connait pas d’équivalent en France et en Europe. Les prix de l’immobilier et les problèmes liés aux transports sont le résultat flagrant de la surpopulation, débouchant sur un mal-être quotidien. Pour l’auteur de Les Parisiens, une obsession française, ce déclin démographique, parfois déploré dans la classe politique, “est plutôt salutaire”. Collaborateur régulier au journal Le Monde et spécialiste des questions d’urbanisme, il défend fermement l’idée d’un désengorgement qui serait bénéfique et nécessaire. “Même si elle perdait environ 15 % de sa population d’ici à 2030, l’Ile-de-France demeurerait une région robuste, un pôle économique bien établi en Europe”, écrit-il. Mais “elle serait plus vivable, à la fois pour ceux qui choisissent d’y rester et pour ceux qui viennent s’y installer“.
Publié en 2016, son essai Comment La France a tué ses villes avait révélé le phénomène de dévitalisation des villes moyennes. Dans ce nouvel ouvrage publié aux éditions Rue de l’échiquier en février dernier, il dénonce un autre enjeu territorial : la concentration à Paris et en Ile-de-France, de la population, des pouvoirs, des investissements et des grandes infrastructures.
Olivier Razemon est l’invité d’Étienne Gras et d’Astrid de Largenton dans Roulez jeunesse ce samedi 19 juin, à 14h30 sur notre antenne de puis le 100.7 FM ou sur notre site web). Une entrevue à réécouter en podcast sur la page de l’émission, en lien avec Architectes dans la Ville dont Olivier Razemon était également l’invité.