« La résistance de la société à toute autre forme d’existence ne peut faire de nous que des êtres absurdes, voués – et seulement à cela – à de l’obéissance. »
Carnet d’Orphée, Thierry Metz, Diérèse, 2017
Voici près de 25 ans que le poète et écrivain Thierry Metz s’est donné la mort. Il est l’auteur du Journal d’un manœuvre, de Lettres à la bien-aimée, de L’homme qui penche, notamment… Un quart de siècle plus tard, ils sont nombreux à vouer une admiration et un fort attachement à son œuvre. A partir de 7 de ses livres, Marie-Violaine Brincard et Olivier Dury livrent L’homme qui penche, un film contemplatif et puissant qui donne envie de lire et de relire Thierry Metz.
Marie-Violaine Brincard et Olivier Dury : ” Le film raconte l’histoire d’un homme dont la vie est intimement liée à la création. Thierry Metz vit l’écriture comme une nécessité absolue. Il refuse d’entrer dans une quelconque carrière, de s’enrichir autrement qu’intérieurement et de se situer au-dessus des autres. Il revendique le besoin essentiel de poésie dans une société qui la déserte et affirme ainsi la primauté de la vie intérieure sur la vie matérielle. C’est la radicalité de son engagement et l’affirmation de ce principe qui sont à l’origine de notre projet, qui en imprègnent le mouvement et la forme.
Pour « qu’il y ait un chemin au croisement de nos voix », nous avons travaillé dans les lieux de sa création poétique à partir de ses motifs d’inspiration. Accompagnés par les textes de ses principaux recueils, nous cherchons à faire exister, au présent et le temps d’un film, les habitants de ses poèmes. ”
Marie-Violaine Brincard et Olivier Dury pour l’homme qui penche dans Ondes de doc, ce mercredi 17 août à 13H00 sur notre antenne (100.7 FM / web / DAB+), et déjà disponibles sur toutes les plateformes de podcasts.
« Pour moi la poésie est une évidence. Mais je crois que pour beaucoup de gens, elle représente un bloc, une sorte de montagne insurmontable parce que l’époque ne comprend pas qu’elle est capable d’accueillir la poésie, de la vivre en elle.
Les gens ne vivent que des difficultés ; on les oblige à ne vivre que du dérisoire, du passager, de l’éphémère comme si cette autre vie n’avait pas de valeur ou n’en avait que très peu par rapport à du travail ou à des relations conventionnelles.
Je crois que c’est cette difficulté-là que les gens n’arrivent pas à surmonter devant la poésie qui est un bateau en liberté, un bateau ivre. »
Thierry Metz
Entretien sur Radio Bulle, Agen, 1990