Nouveau mandat, nouvelle méthode. Ce jeudi 8 septembre au Centre national de Rugby de Marcoussis, Emmanuel Macron a officiellement lancé le Conseil National de la Refondation (CNR), initiative annoncée lors de son interview à la presse quotidienne régionale en juin dernier.
Censé réunir autour de la table toutes les forces vives de la nation pour effectuer un diagnostic sur la situation du pays, le CNR était considéré comme mort-né bien avant sa création en raison de nombreuses réticences d’élus nationaux ou locaux. En effet, toutes les forces politiques d’opposition ont décliné l’invitation de l’Élysée. Même au sommet de l’État, l’initiative ne convainc pas. Le président du sénat, Gérard Larcher, troisième personnalité dans l’ordre protocolaire, a signifié au chef de l’État son refus de participer à ce conseil, qu’il considère comme “une voie de contournement du Parlement”. Fidèle à lui-même, le président persiste et maintient son idée. Emmanuel Macron s’est dit ce matin “résolument optimiste et volontaire”. Quant aux absents, il considère que “ces derniers ont tort “ et ne font pas honneur à leur mandat, car selon lui “Quand on a un mandat, on est chargé de représenter, de parler, même pas quand on n’est pas d’accord”. Tout en respectant leur choix, le président a déclaré que “la porte leur restera toujours ouverte”. Quarante sur les cinquante-deux personnalités invitées étaient présentes à Marcoussis.
Pour Emmanuel Macron, le Conseil National de la refondation a pour objectif de “bâtir dans le fond du consensus sur la situation de la France et son avenir”. Il prend en compte une divergence d’appréciation factuelle au sein du débat politique et dit vouloir donc “Rebâtir du consensus sur les points où il faut agir”.
Il souhaite aussi “remettre les Français et les Françaises au cœur des grandes décisions”. Face aux défis de la transition climatique et démographique, Emmanuel Macron prône une méthode plus horizontale, comme le signifiait son slogan de campagne : “Avec vous”. Pour marquer ce changement de cap, le président de la république n’exclut pas la possibilité de recourir au référendum, afin de permettre à tous de s’exprimer sur les grands choix (climat, école, retraite, travail).
Emmanuel Macron a déjà annoncé ce matin l’ouverture, dès la semaine prochaine, d’une consultation nationale très large et en ligne. Pour l’heure, les échanges entre les participants et lui se feront à huis clos, afin de poser les premières pierres de ce projet dans la confiance. Après cette première journée, des déclinaisons se feront au niveau territorial avec des échanges approfondis entre élus locaux, nationaux et ministres, en fonction des thématiques. Emmanuel Macron prévient : “Si l’on veut changer les choses en profondeur, ce ne sont pas des lois et des décrets qu’il nous faut, c’est de l’action sur le terrain.” Le message est clair : le cap du second quinquennat est constitué par “cette nouvelle méthode de travail participative”.
Par Carlyle Gbéi, envoyé spécial à Marcoussis