Pelé est mort. Le monde du football est en deuil. Edson Arantes do Nascimento s’est éteint dans la soirée du jeudi 29 décembre à l’âge de 82 ans à l’hôpital Albert Einstein de Sao Paulo (Brésil).
La légende était vivante et luttait depuis l’an dernier contre un cancer du côlon. Même si cette nouvelle bouleverse, elle ne surprend pas. En effet, le 22 décembre, les médecins alertaient sur la dégradation de son état de santé. Les esprits étaient donc déjà préparés…
Durant son parcours, Pelé, le natif de Três Corações (ville située au nord de Rio de Janeiro) a connu une ascension fulgurante. En 1956, à 15 ans, il est recruté par le Santos FC, club où il va passer une partie importante de sa carrière. Le 7 juillet 1957, il fait ses grands débuts avec la sélection brésilienne. Puis les choses s’accélèrent. L’année suivante, il remporte la coupe du monde avec la seleçao en Suède. Il n’a que 17 ans.
Face à un tel phénomène, les autorités brésiliennes déclarent Pelé “trésor national non exportable” en 1961, ce qui l’empêche de jouer dans un autre pays. Rien n’arrête le roi. En 1962, il décroche son deuxième sacre mondial au Chili. En 1969, il inscrit au Maracana son 1000ᵉ but avant d’entrer officiellement dans l’histoire en remportant, en 1970, sa troisième coupe du monde au Mexique. L’année suivante, il prend sa retraite internationale. Toutefois, Pelé raccrochera officiellement les crampons en 1977 après un petit détour au pays de l’oncle Sam, États-Unis où il évoluait sous les couleurs du Cosmos de New York.
La légende brésilienne continuera d’œuvrer pour le football en dehors des terrains. De 1995 à 1999, il exerce les fonctions de ministre des Sports dans le gouvernement Cardoso.
Depuis l’annonce de sa disparition, les hommages ne cessent d’affluer sur les réseaux sociaux. L’attaquant parisien, Kylian Mbappé a été l’un des premiers à réagir en déclarant “le roi du football nous a quittés, mais son héritage ne sera jamais oublié”. Le néo-champion du monde, Lionel Messi s’est contenté d’un message laconique “Descansa en Paz (Repose en paix)”. Son éternel rival, Cristiano Ronaldo, a quant à lui mis en avant les liens affectifs qui le liaient à la légende brésilienne “L’amour que tu m’as montré était réciproque à chaque moment que nous avons partagé, même à distance”. De son côté, Neymar a souhaité valoriser l’apport du roi Pelé dans le rayonnement du football et du Brésil “Pelé a tout changé. Il a tout changé, il a transformé le football en art, en divertissement. Il a donné une voix aux pauvres, aux Noirs surtout, et il a donné de la visibilité au Brésil”. Un constat partagé par le président brésilien sortant, Jair Bolsonaro qui a salué, “Avec regret le décès d’un homme qui, à travers le football, a porté le nom du Brésil dans le monde entier. Il a transformé le football en art de joie”. Son successeur, Lula, considère que le “dieu noir” du ballon rond part en laissant une certitude “il n’y a jamais eu de numéro 10 comme lui.”
Trois jours de deuil national ont été décrétés au Brésil avant l’inhumation mardi 3 janvier. À jamais le premier.
CARLYLE GBEI