Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a été reçu par Emmanuel Macron : une rencontre destinée à restaurer la confiance entre Paris et Canberra
Après une longue séquence diplomatique jalonnée par un conseil européen, un sommet du G7 et un sommet de l’OTAN, Emmanuel Macron reçoit ce vendredi 1er juillet le nouveau Premier ministre australien, Anthony Albanese, pour un déjeuner de travail. “Parler du futur et non du passé” a lancé le président à un journaliste australien présent dans la cour d’honneur de l’Élysée.
Rien de mieux, donc, qu’un déjeuner de travail en début d’été pour réchauffer les relations entre Paris et Canberra. Il s’agit du premier entretien bilatéral en personne, après des échanges par téléphone le 26 mai dernier.
Le président français souhaite poser les fondements d’une nouvelle relation avec Canberra à la suite de l’incident diplomatique des sous-marins. En effet, le mercredi 15 septembre 2021, l’ancien Premier ministre Scott Morrison annonçait la rupture d’un gigantesque contrat conclu en 2016 avec la France pour la fourniture de sous-marins conventionnels. Canberra préférait se tourner vers la construction de sous-marins à propulsion nucléaire à l’aide de technologies américaines et britanniques. Véritable coup de poignard pour la France, comme l’avait affirmé à l’époque le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
Avec l’élection du travailliste Anthony Albanese, Paris souhaite tourner cette page sombre et revitaliser le partenariat stratégique et historique entre les deux pays. Une influence française dans la région indo-pacifique passe par une relation de confiance avec l’Australie.
Face à l’actualité internationale marquée par l’agression russe contre l’Ukraine, les deux hommes ont réaffirmé leur soutien indéfectible à Kiev et leur détermination à répondre aux conséquences de la guerre sur la sécurité alimentaire à travers l’initiative française FARM (Food & Agriculture Resilience Mission). Ils reviendront également sur le nouveau concept stratégique de l’OTAN adopté à Madrid les 28 et 29 juin. Ce concept définit notamment les trois missions fondamentales de l’OTAN que sont la dissuasion et la défense ; la prévention et gestion des crises et la sécurité coopérative.
Le climat sera par ailleurs au cœur de leurs échanges, Anthony Albanese étant plus sensible à ces sujets que son prédécesseur.
Au-delà de la politique, les sujets culturels et scientifiques seront aussi abordés. Emmanuel Macron a rappelé la proximité historique, géographique et culturelle de l’Australie, proche de territoires d’outremer français comme la Nouvelle-Calédonie ou encore Tahiti. Anthony Albanese a de son côté vanté la langue et la culture française. Ces déclarations d’amour conjointes laissent penser que la brouille est officiellement passée entre Français et Australiens…
Par Carlyle Gbei, chef du service politique, envoyé spécial.