En faisant de la mort du père l’acte fondateur des civilisations, comme il l’a développé dans son essai Totem et tabou, Freud n’est-il pas passé à côté d’un fait majeur ?
Selon Gérard Haddad, qui développe dans son dernier ouvrage – À l’origine de la violence : D’Oedipe à Caïn, une erreur de Freud ? (éd.Salvatore / 2021) – les intuitions de ses recherches précédentes, c’est bien la haine fratricide, le “complexe de Caïn” qui explique l’origine de la violence, plutôt que le complexe d’œdipe.
Frappé par la dimension fraternelle dans les actes terroristes récents (les frères Kouachi, Merah, Abdeslam…), les conflits entre les trois religions monothéistes, Gérard Haddad invite à replonger dans les mythes (ex. : Rémus et Romulus…), les grands récits bibliques (Caïn et Abel, Jacob et Esaü…) ou les tragédies de Shakespeare pour comprendre les racines du fratricide. Tout en essayant d’expliquer les raisons de l’erreur de Freud, il dénonce aussi le caractère très néfaste pour la transmission du thème de la “la mort du père”.
Gérard Haddad au micro de David Schwaeger, c’est dans le Midi-Magazine de ce mercredi 10 mars à 12h05. En réécoute en podcast.