Jean Viard a 72 ans. Sociologue, éditeur, ancien élu local, chroniqueur, essayiste, enseignant, chercheur, homme de radio et de télévision, il est très présent sur France Inter, France Info et LCI. Il est par ailleurs Directeur de recherches au CNRS et au CEVIPOF, centre de recherches politiques de Sciences Po, et sa thèse avait eu pour Directeur son maître et ami Edgar Morin.
Il est l’auteur d’une quarantaine de livres sans compter une dizaine d’ouvrages dirigés.
Il est un spécialiste du territoire, de la mobilité, de la gestion du temps. On le dit prospectiviste peut être simplement parce que sa connaissance de l’histoire de la mémoire et du passé lui permet de mieux comprendre le présent et de mieux explorer l’avenir. Il a soutenu Ségolène Royal en 2007 ; En 2008, à Marseille, il a été élu au conseil municipal dans l’équipe du socialiste Jean-Noël Guérini. Il a été conseiller communautaire à Marseille Provence Métropole sous la mandature du socialiste Eugène Caselli. Il a soutenu Emmanuel Macron en 2017. Il a rejoint « En marche » et il a été battu d’extrême justesse aux élections législatives dans le Vaucluse. Il se démarque des pensées communes par la finesse de ses analyses. Dans son livre Quand la Méditerranée nous submerge paru en 2017, il a évoqué la question de l’accueil des migrants, appelant à à « valoriser une France multiple comme une chance au cœur de la mondialisation ». Dans un entretien accordé à Paris Match, il a estimé que « le nombre de migrants est à peu près constant depuis des décennies et qu’on a pas su en France faire une place légitime à l’islam ». En 2005 déjà il avait publié un Dialogue avec Marc Pottier sous le titre « cher pays de mon enfance ». Ce livre que j’avais eu l’honneur de préfacer regroupait les migrants de l’intérieur et ceux d’outre frontière.
Il a par ailleurs préconisé une refonte totale de la politique française en matière de drogues prônant notamment une légalisation de la production de cannabis à usage personnel.
Ses deux derniers ouvrages La page blanche publié en août 2020 et La révolution qu’on attendait est arrivée publié en mai dernier me semblent décisifs. Le premier rend compte de la sidération que nous avons éprouvée avec la pandémie qui a été le détonateur d’une rupture avec le monde l’hier. Le second lui apporte une suite et des outils. Jean Viard ne se contente pas de livrer dans ces deux ouvrages une analyse percutante de la société actuelle pendant et après la pandémie : nous avons changé de monde. Nous sommes en train de changer de civilisation. Notre société va s’autoréformer. L’humanité a le pouvoir de se réunifier. Nous nous arrachons définitivement aux sociétés industrielles et post industrielles pour basculer vers des sociétés écologiques et numériques. C’est le moment de reconstruire et de bâtir ; Ses analyses sont souvent raides et cruelles, comme celle du non urbanisme et des non territoires périurbains. Mais vous il est animé par une véritable dynamique de l’espoir, par un optimisme réaliste qui l’amène à prescrire des axes de changement. Il va falloir enraciner le futur dans le passé pour le rendre désirable et le réenchanter. Ce ne sera pas chose évidente si l’on en croit l’absence de projet qui caractérise la posture de cette quarantaine de candidats aux élections présidentielles de 2022. Ils sont plus les chevaliers de l’imprécation de l’anathème et du rejet que les chevaliers d’un véritable projet global de société et de civilisation pour la patrie de Descartes, de Voltaire et de Montaigne.
Un Parcours sentimental de Jean-Pierre Guéno à retrouver en podcast sur notre site internet.