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Actualité religieuse dans les médias

23mai13h0013h15Actualité religieuse dans les médias13h00 - 13h15 AnimateurCastelnau ClaudineÉmissionActualité religieuse dans les médias

Résumé de l'émission

Il aura fallu de longs débats sur la laïcité, des pressions et des affrontements pour que finalement le burkini soit autorisé dans les piscines municipales de Grenoble. Une association qui a pour nom « Alliance Citoyenne » très en faveur du burkini a célébré cette « victoire » qui en fait n’a été acquise que par deux voix pour (29 élus grenoblois ont voté pour modifier le règlement des piscines municipales et autoriser ce vêtement, 14 conseillers ont voté contre et deux se sont abstenus. Le maire Eric Piole, un écologiste, se retrouve donc avec 13 élus de sa majorité opposés au burkini. Une dissension publique, la première semble-t-il, exprimée contre le maire au sein de sa majorité.  Est-ce que cela valait le coup de plier devant une association musulmane jusqu’auboutiste et de mettre en danger les grands principes de laïcité et de liberté dont doivent bénéficier les filles musulmanes comme les autres ? Car les opposants à cette autorisation d’un vêtement chargé symboliquement ont raison de dénoncer un dogmatisme socio-religieux qui s’oppose au reste de la société et le risque pour des femmes musulmanes, de se voir imposer cette « tenue rétrograde » sous la pression de leur communauté,. Comme on a déjà noté l’interdiction tacite pour les filles des jupes courtes, du rouge à lèvres, ou de la fréquentation de garçons, surtout lorsqu’ils ne sont pas de la communauté, dans les quartiers à forte densité franco-maghrébine. « Les opposants les plus inquiets voient dans le burkini la victoire d’une « volonté islamiste », relève Le Monde. Et une conseillère municipale et députée LRM, citée par le quotidien a dénoncé lors de la discussion avant le vote : « C’est même un débat dangereux dans ce qu’il mélange, dans ce qu’il oppose, dans ce qu’il fracture, dans ce qu’il envoie comme message. Sa portée est immense et votre responsabilité sera considérable » et elle a dénoncé « un renoncement sur le droit des femmes », accusant le maire de présenter « un texte d’un archaïsme incroyable pour son seul intérêt politique », tandis qu’un autre opposant soupçonne Eric Piole de vouloir capter des voix communautaires, dans une vision anglo-saxonne d’une « société fracturée ». Autrement dit, comme en Angleterre par exemple, une juxtaposition de communautés. Ou encore,comme Hasni Ben Redjeb, ce conseiller municipal de Grenoble, qui au nom de sa propre culture a affirmé que « trouver une dimension libératrice [au burkini] serait faire preuve de naïveté et d’aveuglement (…) ; en croyant se battre pour la liberté, on renforce l’oppression », ajoutant : « La population musulmane en a marre d’être montrée du doigt. » A ce vote autorisant le burkini dans les piscines municipales de Grenoble, le président de région Laurent Wauquier des Républicains a annoncé la suspension de toute subvention de la région à la mairie pour cause de « rupture avec la laïcité et les valeurs de notre République » et le préfet de l’Isère a annoncé un recours auprès du tribunal administratif : «  Cette délibération, dont l’objectif manifeste est de céder aux revendications communautaristes à visées religieuses, paraît contrevenir au principe de laïcité posé par la loi de 1905 ainsi qu’aux dispositions de la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République. » Après l’«  affaire des foulards » voici venu le temps de l’ « affaire » du burkini. » Et pendant ce temps, les femmes afghanes se trouvent doublement prisonnières au nom de Dieu : de leur corps désormais emprisonné sous une burka grillagée et de leur enfermement culturel avec  des écoles interdites et des relations sociales réduites à néant. Alors l’affaire des burkinis à Grenoble paraît totalement absurde et même choquante : la liberté des femmes ne se brade pas.

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Le 18 mai, le site de la BBC https://www.bbc.com/news/world-middle-east-61463886 a fait état d’une déclaration du représentant du Vatican à Jérusalem, accusant Iraël d’avoir « violé brutalement » un accord vieux de plusieurs décennies protégeant la liberté religieuse. Cette accusation du Vatican  intervient à la suite des funérailles de la journaliste palestino-américaine et chrétienne Shireen Abu Aqla, tuée lors d’un affrontement en Cisjordanie entre Palestiniens et soldats israéliens. Des funérailles qui ont donné lieu à des scènes choquantes où la police israélienne a attaqué violemment les porteurs du cercueil, des Palestiniens, qui sortaient de l’hôpital St Joseph à Jérusalem et se dirigeaient vers l’église grecque catholique où devait avoir lieu la cérémonie des funérailles. Le représentant du Vatican n’a pas mâché ses mots accusant la police israélienne de violence gratuite et injustifiée. Des scènes violentes, des tirs de balles en caoutchouc, des coups de matraque, des grenades fumigènes et des grenades assourdissantes dont une qui a blessé un médecin de l’unité de soins des nouveaux nés,  des attaques physiques contre la famille en deuil, les patients de l’hôpital témoins effrayés par ces policiers qui poursuivi le personnel médical jusqu’aux urgences et le droit à des funérailles dignes bafoué, tout cela dans la cour de cet hôpital  de Jérusalem-Est, célèbre pour sa maternité et connu pour ses soins aux familles aussi bien musulmanes que juives et chrétiennes. Les autorités de 15 confessions chrétiennes à Jérusalem ont condamné l’intrusion violente et l’utilisation disproportionnée de la force par la police contre le cortège funèbre et rappelé le droit fondamental à la liberté de religion. Mais ces événements violents sont une démonstration publique supplémentaire de la violence de la police israélienne contre les Palestiniens et du peu de respect pour leur intégrité physique.

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Il s’appelle Payton Gendron, il a 18 ans et il est blanc. Une précision qui compte : la semaine passée il est entré armé dans le Tops Friendly Market,  un supermarché de Buffalo, une ville  dans l’ouest de l’État de New York, dont la clientèle  est majoritairement noire. Il a tué10 Noirs et a blessé trois autres personnes dont un policier et la plupart des victimes ont plus de 50 ans. L’enquête qui a commencé s’appuie entre autres sur des centaines de pages écrites par le meurtrier et postées sur internet 30 minutes avant l’attaque  Il y détaillait son projet et ses motivations sous-tendues par une haine raciste et la suprématie blanche. Sur ces mêmes notes, il avouait que ses parents ignoraient tout de son projet et des centaines de dollars dépensés en munitions et le fait qu’il possédait un fusil semi-automatique qu’il avait acheté légalement àproche de chez lui… Sur le site de Faithful America, on peut lire cette déclaration de l’évêque catholique de Buffalo : « L’intention [du tireur] a été alimentée par  cette rhétorique suprémaciste haineuse. Son projet était de tuer autant de personnes de couleur que possible et il était alimenté par la peur irrationnelle que les Blancs soient remplacés en Amérique par ces gens de couleur. » Et le tueur a avoué que son idée était de terroriser les Non-Blancs et les non-chrétiens (les juifs) pour qu’ils quittent les Etats-Unis afin de lutter contre une théorie conspirationniste qui prétend qu’il y a un complot pour réduire l’influence des Blancs et même les supprimer en les remplaçant. C’est ce que l’officier de police de Buffalo parlant du massacre a appelé « un crime de haine raciste absolue commis par un homme qui a le cœur, l’âme et l’esprit remplis de haine. »

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« Les Noirs veulent que la haine s’arrête. Mais ça ne fait qu’empirer, écrit le 17 mai l’un des éditorialistes du Washington Post. Je n’arrête pas de dire à mes amis noirs que ça va juste empirer. Je n’arrête pas de leur dire que certains hommes blancs, nourris constamment d’absurdités et de statistiques sur l’état de la blancheur aux États-Unis, ne seront que plus convaincus que les personnes de couleur sont leurs ennemis Ce qui signifie que le genre de violence que nous avons vu ce week-end dans un supermarché de Buffalo va s’aggraver. Le tireur présumé, Payton Gendron, est un homme qui aurait été préoccupé par l’immigration et la baisse du taux de natalité des Blancs. C’est la même préoccupation que Tucker Carlson partage avec son public de Fox News [la chaîne très conservatrice où sévissait Donald Trump] presque tous les soirs. Gendron n’est pas un malade mental. Il n’est pas “troublé”, ni juste un adolescent égaré. Ce sont des termes que vous entendrez quand il sera jugé. La vérité est qu’il est tout simplement haineux de la même manière que la politique de droite lui a demandé de l’être.

Il est facile de tracer une ligne droite entre les actions haineuses des suprémacistes blancs et les conservateurs populaires de droite. Il semble qu’aucun des deux groupes ne puisse imaginer un monde où tous seraient égaux. Dans leur esprit, un groupe doit être au top. Et la peur de perdre la première place s’est transformée en une idéologie connue sous le nom de théorie du grand remplacement. Ce qui, en bref, soutient que les Noirs et les Bruns dépasseront un jour les Blancs en nombre et les soumettront à tous les maux que les Blancs infligent depuis longtemps aux non-Blancs. Et cette pensée  alimentée par la peur continuera de nuire aux personnes de couleur. Le même genre de réflexion sur la race et les taux de natalité domine désormais la Cour suprême conservatrice. Le projet divulgué [sur l’interdiction totale d’avortements aux Etats-Unis] ne concerne pas la protection des bébés. Il s’agit de protéger la Blancheur. Plus précisément, les bébés blancs. Beaucoup ont souligné que si les républicains se souciaient vraiment des bébés et des enfants, ils aideraient à fournir une aide aux nourrissons pauvres, à la garde d’enfants, aux soins de santé, à un meilleur financement des écoles, etc. Mais leur préoccupation ne concerne pas les bébés et les enfants en général – seulement certains bébés. Le projet de décision de la Cour suprême vise à protéger ce que les conservateurs considèrent comme une population en déclin et leur ressource la plus précieuse : les Blancs. Certains m’accuseront ici de me livrer à des théories du complot — ou de croire le pire chez les gens. Mais, en tant que Noir américain vivant dans une société raciste, je n’ai pas de mal à croire au pire des gens. nous en voyons la preuve chaque jour dans notre vie. Et nous avons une connaissance directe de l’importance de la blancheur pour certaines personnes. Nous avons vu comment ils confondent la blancheur avec la droiture et l’innocence.. Je crois que les conservateurs se moquent bien de savoir si les mères de couleur interrompent ou non les grossesses. Le véritable objectif ici est d’augmenter le taux de natalité des Blancs, car l’une des plus grandes craintes des conservateurs est la peur d’être en infériorité numérique. Tout est dans le long « manifeste » de Gendron. Certains conservateurs ne semblent pas imaginer pire. Ils ne peuvent pas non plus imaginer qu’un autre groupe de personnes veuille autre chose qu’une domination totale. Parce que c’est ce qu’ils veulent et, quand ils ne l’obtiennent pas, ils se sentent opprimés. Quand on est habitué aux privilèges, l’égalité ressemble à de l’oppression. La théorie critique de la race effraie les conservateurs pour une raison connexe. Ils imaginent que, si les écoles enseignent la véritable histoire américaine, les Blancs seront aussi détestés et vilipendés que les autres races de ce pays. Il est donc préférable d’enseigner une version expurgée de l’histoire. […]

Les conservateurs n’arrêtent pas de nous dire que ce pays n’a pas de problème racial. Qui trompent-ils ? Pas les Américains noirs et bruns et asiatiques. La plupart d’entre nous veulent juste que la haine s’arrête […] Ils veulent partager le « rêve américain ».

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